Exercice d'évacuationScénario catastrophe testé à la Bibliothèque de Genève
Plus de 200 intervenants ont participé jeudi soir à un exercice d'évacuation à la Bibliothèque de Genève suite à un incendie.

Des pompiers du Service d'incendie et de secours (SIS) cherchent des victimes dans un exercice d'incendie à la Bibliotheque de Geneve.
Ce scénario visait à tester la coordination des différents services engagés pour évacuer et sauver les personnes et les livres pris au piège dans le bâtiment.
Il est 17h45 quand une première alarme retentit. Les usagers de la Bibliothèque quittent les lieux. Quelques minutes plus tard un second signal marque le début de cet exercice d'envergure. Les pompiers du Service d'incendie et de secours pénètrent dans les entrailles de la bâtisse. Ils évacuent un premier blessé mal en point - un figurant très bien maquillé. Ils découvrent une seconde victime également inconsciente. La progression des sapeurs-pompiers professionnels est difficile. Leur visière est voilée pour simuler le manque de visibilité.
Des cris de douleur
Rapidement le scénario monte en puissance. Les blessés errent dans la nuit en essayant de distinguer une première zone de secours balisée avec une diode verte. Les équipes sanitaires trient les victimes. Les figurants jouent leur rôle avec beaucoup de conviction, hurlements de douleur à l'appui.
Les hommes engagés sont tous de jeunes pompiers sur le point de terminer leur formation, explique l'officier des SIS chargé de guider la presse. «Il faut une seconde pour prendre une décision, et une carrière pour l'assumer», résume-t-il pour décrire le stress auquel sont soumis les pompiers.
Au congélateur
Le feu qui a pris dans une travée du deuxième sous-sol est finalement maîtrisé en 25 minutes. Une fois la vingtaine de blessés pris en charge par le poste de secours avancé installé sur la pelouse, les membres de la Protection civile (PC) et le personnel de la Bibliothèque s'activent pour sauver les ouvrages endommagés.
Les documents sortis dans des caisses sont répertoriés et triés selon la gravité de leur état. Certains sont dépoussiérés et d'autres séchés. Les plus abîmés sont directement conditionnées pour être congelés. «Le froid fige la dégradation et évite la prolifération de micro-organismes», explique Nelly Cauliez, responsable de la conservation à la bibliothèque.
Premier bilan
Cet exercice a mobilisé 40 pompiers professionnels, 35 volontaires, 35 membres de la PC, une trentaine de spécialistes de la brigade sanitaire, une dizaine de pompiers du Service de sécurité de l'Aéroport international de Genève, une quarantaine de collaborateurs de la bibliothèque et une trentaine de figurants. Il a fallu plus d'une année pour le mettre sur pied.
A l'heure du tout premier bilan, le commandant du SIS Vincent Moreno déplore quelques problèmes de transmission et une trop grande concentration sur les gestes techniques au détriment de la prise en charge des blessés. Le capitaine Nicolas Schumacher insiste sur l'amélioration du travail de centralisation.
«Mais on est prêt à répondre à ce type d'événement», estime le capitaine Schumacher. Les autorités municipales avaient sollicité ce test pour éprouver des plans d'urgence élaborés après l'incendie de la bibliothèque de l'ancienne école de chimie en 2008. Ce sinistre avait révélé des lacunes dans les procédures d'évacuation.