FootballScolari: «C'est le pire jour de ma vie!»
Luiz Felipe Scolari s'est présenté face à la presse après la lourde défaite 7-1 du Brésil contre l'Allemagne, en demi-finale de la Coupe du monde, en assumant la responsabilité du naufrage.

Monsieur Scolari, comment expliquer un tel naufrage?
"Nous avons fait de notre mieux. Enfin, nous avons fait ce que nous pensions être le mieux. Mais il n'y a aucune excuse pour justifier autant d'erreurs et le fait de ne pas être en finale."
A qui la faute?
"A qui? Je décide qui joue, je décide dans quelle organisation on joue, je décide comment on joue. Le responsable, c'est moi! Ensuite, dans le détail, on peut partager entre tous les raisons de l'échec. Mais ce sont mes choix et je suis donc le responsable. En pensant à ma carrière de joueur, d'entraîneur, de professeur d'éducation physique, je peux dire que c'est le pire jour de ma vie!"
L'Allemagne est une équipe tactiquement très forte et le Brésil s'est cassé les dents dès que l'adversité a été plus ardue...
"Je ne suis pas d'accord avec cela. Le Mexique était très bien organisé et nous avons fait match nul. Le Chili est une équipe tactique, la Colombie aussi, révélation du tournoi, et nous avons gagné. Contre l'Allemagne, jusqu'à avant le 2-0, nous faisions jeu égal. Puis nous avons pris un but sur balle arrêtée lors du 1-0 et ensuite nous avons connu un trou noir. Mais nous avons aussi perdu contre une très grande sélection."
Comment le football brésilien va-t-il se relever?
"Déjà, n'oubliez pas que nous avons encore un match samedi et je vais faire en sorte que nous terminions troisièmes. Se relever pourquoi? Parce que nous avons perdu un match? Mais je suis persuadé que cette équipe a entre 13 et 15 joueurs qui seront encore dans le groupe en 2018. Regardez l'Allemagne, elle a plusieurs joueurs avec plus de 100 sélections et la majeure partie du groupe a joué le Mondial 2010 et l'Euro 2012, c'est une sélection expérimentée. Il nous faut simplement tirer les leçons de cette déroute, tout analyser et se remettre au travail. Même si cette défaite est historique, même si c'est la pire jamais encaissée par le Brésil, c'est comme ça, c'est arrivé. Il faut vivre avec."
Pourquoi n'avez-vous rien tenté de changer quand les Allemands enfilaient les buts en première mi-temps?
"Mais 23, 24, 26, 29: nous n'avons pas eu le temps! Nous avons essayé de réorganiser l'équipe en parlant, mais il n'y avait rien à faire à ce moment."
Regrettez-vous vos choix de départ?
"Non, car je pensais que nous pourrions fermer le milieu de terrain et contrer les Allemands dans ce secteur. Mais le premier but nous a désorganisés, nous avons paniqué. Tout est allé bien pour l'Allemagne et tout est allé mal pour nous. Je ne regrette pas mes choix, mais j'en assume les conséquences."
N'avez-vous pas mis trop de pression sur vos joueurs en déclarant que vous deviez être sacrés champions du monde?
"Non, non, non! Nous savions qu'à domicile, nous devions aller en finale et la gagner. C'est comme ça, c'est naturel. Nos joueurs ont la qualité pour cela. Mais ils sont éliminés parce que cela s'est mal passé pour nous pendant dix minutes."
Les choses auraient-elles été différentes avec Neymar?
"Non, parce que c'est un attaquant et qu'il n'aurait rien pu faire pour contrer l'Allemagne dans son temps fort."
Son absence et tous les hommages que vous lui avez rendus, la casquette, le maillot pendant l'hymne: l'émotion n'était-elle pas trop forte?
"Non, n'essayons pas de trouver d'excuse. Neymar, l'émotion... Ce qui s'est passé est que l'Allemagne a mis un immense rythme, qu'elle a joué dix grandes minutes et qu'elle a marqué quand nous étions en plein trouble. Aucun rapport avec Neymar, l'hymne... Ils ont fait leur meilleur match du Mondial et nous notre pire, c'est de cela qu'il s'agit."