Fédérales 2015Seconds tours aux Etats: les premières décisions
Les manoeuvres débutent pour les seconds tours au Conseil des Etats. Des décisions tomberont dès ce soir. L'UDC pourrait encore augmenter ses sièges.

L'UDC et le PLR espèrent pouvoir renforcer leur députation à la Chambre des cantons.
Le visage définitif du Conseil des Etats sera connu le 22 novembre. Seule l'UDC a déjà fait réélire tous ses sortants. Elle pourrait comme le PS et le PLR accroître sa députation. Les manoeuvres débutent pour les seconds tours. Plusieurs décisions sont tombées lundi soir dans les cantons romands.
La Chambre sortante comptait 13 PDC, 11 PLR, 11 PS, 5 UDC, 2 PVL, 2 Verts, 1 PBD ainsi que l'indépendant Thomas Minder qui siège avec l'UDC. Dimanche au soir, 27 sièges étaient déjà repourvus. Le PDC peut déjà compter sur 7 sénateurs, le PLR sur 8, le PS sur 6 et l'UDC sur 5. Thomas Minder est réélu.
L'UDC et le PLR espèrent pouvoir renforcer leur députation. Pour être majoritaire comme au National, le bloc de droite devrait rafler sept sièges lors des seconds tours. La mission s'annonce difficile, d'autant plus que démocrates du centre et libéraux-radicaux se présentent parfois l'un contre l'autre.
Duels à droite
En Argovie, l'UDC Hansjörg Knecht, arrivé en deuxième position espère bien ravir le 22 novembre un siège détenu jusqu'ici par le PLR et que Philipp Müller souhaite conserver. Pour ce duel à droite, les voix plus à gauche seront déterminantes. Le PDC décidera mercredi s'il maintient Ruth Humbel dans la course ou s'il soutient un des deux bourgeois.
Scénario semblable à Zurich, le libéral-radical Ruedi Noser est bien placé pour conserver le 22 novembre le siège de son parti. Mais il devra affronter à la fois l'UDC Hans-Ueli Vogt et le Vert Bastien Girod qui a reçu lundi soir de son parti un clair soutien pour rester en course.
Ailleurs, c'est la gauche, voire les petites formations de centre-droit, qui sont visées. L'UDC bernois Albert Rösti, arrivé troisième dimanche, voudrait piquer le 15 novembre le siège du socialiste Hans Stöckli, voire du PBD Werner Luginbühl. Il faudrait toutefois que la droite fasse bloc derrière lui.
A Saint-Gall, Thomas Müller entend ravir le 15 novembre sa place au socialiste Paul Rechsteiner. Pour déloger le sortant, élu de justesse il y a quatre ans, il devra mobiliser à droite mais le centre risque de lui faire défaut.
Droite lémanique sur le qui-vive
En Suisse romande, le rôle d'outsider revient au PLR. A Genève et dans le canton de Vaud, la droite aimerait faire sauter la mainmise rose-verte sur la députation cantonale au Conseil des Etats.
Au bout du Lac, les décisions en vue du 8 novembre devaient également tomber lundi en soirée. La question sera notamment de savoir s'il faut aussi maintenir l'UDC Yves Nidegger dans la course, en sus du libéral-radical Benoît Genecand contre les sortants Liliane-Maury Pasquier (PS) et Robert Cramer (Verts). Et le cas échéant sur un ticket commun. Mais cette option fait grincer des dents au PDC.
L'UDC dit non à Olivier Français
En terres vaudoises, le PLR a décidé lundi soir qu'Olivier Français serait son seul candidat, visant davantage le siège de Luc Recordon (Verts) que celui de Géraldine Savary (PS). Toutefois, l'union tant espérée par la droite pour arracher un siège à la gauche a déjà fait long feu, le congrès de l'UDC refusant de soutenir Olivier Français et laissant la liberté de vote.
La gauche peut attaquer de manière plus sereine le second tour du 8 novembre à Fribourg, où le sortant Christian Levrat caracolait en tête dimanche. Idem à Soleure: Roberto Zanetti a raté de peu sa reconduction au Conseil des Etats. Il devra affronter le 15 novembre l'UDC Walter Wobmann. Celui-ci ne sera pas soutenu par le PLR qui le juge trop extrémiste.
PDC serein
Le centre-droit peut espérer conserver plusieurs sièges. Beat Vonlanthen (PDC) est bien placé pour reprendre le flambeau d'Urs Schwaller à Fribourg. Le PLR et l'UDC diront mardi s'ils persistent à vouloir mettre fin au tandem PS-PDC. Pour y arriver, l'option serait un candidat commun.
Le Valais devrait rester uniquement représenté par des sénateurs démocrates-chrétiens avec Jean-René Fournier et Beat Rieder. Toutefois, Le PLR a décidé de provoquer un second tour et de relancer son candidat Pierre-Alain Grichting. Les autres partis ont renoncé à présenter des candidats au 2e tour.
Le duo Konrad Graber (PDC) et Damian Müller (PLR) a bien des chances de s'imposer à Lucerne le 15 novembre. Idem de Filippo Lombardi (PDC) et Fabio Abate (PLR) au Tessin, où le léguiste Battista Ghiggia pourrait jouer les trublions.
A Obwald, un combat fratricide entre bourgeois est attendu le même jour. Le PDC Erich Ettlin semble bien placé face à ses concurrents PLR et UDC pour s'asseoir dans un fauteuil occupé jusqu'ici par un libéral-radical. Le PLR a du reste confirmé lundi soir son intention de défendre jusqu'au bout son siège. L'UDC devait également se décider.
Vaud: Fabienne Despot s'en va
Fabienne Despot va remettre son mandat de présidente de l'UDC Vaud le 7 janvier. Elle l'a annoncé lundi soir à Chavornay (VD). Evoquant un résultat «un peu mitigé», elle a relevé que «les éléments de cet été» ont conduit à «un manque de confiance de notre électorat.» Pour mémoire, l'UDC Vaud s'est déchirée cet été sur la place publique après la révélation d'un enregistrement réalisé par Fabienne Despot à l'insu de ses collègues. La crise née de cette manoeuvre avait été mise sous l'éteignoir lors d'un congrès dans la perspective des élections fédérales.