DépressionSelah Sue partage sa souffrance sur Facebook
Après Sinead O'Connor, c'est au tour de la chanteuse belge de faire part de son mal-être à ses fans sur le réseau social.
- par
- K. A.
Facebook, le nouveau divan des stars? Ces derniers temps, les people sont de plus en plus nombreux à poster des messages de mal-être auxquels les internautes peuvent offrir un «j'aime» ou un commentaire de soutien. Il y a une semaine, Sinead O'Connor y évoquait son droit de mourir. On se souvient aussi du message plutôt effrayant de Lily Allen à ses fans: «Je meurs de l'intérieur. J'en ai assez, je veux me tuer.»
Aujourd'hui, c'est au tour de Selah Sue de partager son combat contre la dépression sur le réseau social (lire l'entier du message ci-dessous). «(...) J'ai eu une sévère crise d'angoisse sur scène il y a environ un mois. Les 8000 personnes, souriantes, ne faisaient qu'empirer mon état. Je voulais quitter la scène et disparaître. Honnêtement, ces derniers mois ont été horribles. Je n'ai plus écouté de musique durant mon temps libre depuis plus de 6 mois parce qu'elle me donne des maux d'estomac. Je me sens embarrassée dans ma carrière et par la musique que je fais. (...) J'ai donc augmenté mes médicaments, en espérant aller mieux. Ressentir le soleil, profiter de manger à nouveau, dormir mieux, me sentir moins anxieuse. Et surtout j'espère que je ne devrai pas annuler l'ensemble de mes spectacles et engagements futurs», peut-on notamment lire dans son post.
Michael Stora, psychanalyste et expert dans les mondes numériques a exprimé dans Gala.fr son inquiétude face à cette nouvelle manière de communiquer. «Avant, Facebook était ce cocktail pétillant de gens heureux. Parfois, les internautes s'agressaient dans les commentaires, mais la plate-forme ne servait pas de lieu d'expression de la souffrance, comme c'est le cas aujourd'hui». Pour l'expert, les messages de Sinead O'Connor sur le réseau social représentaient un «énième appel à l'aide plutôt qu'une véritable menace. Si elle avait vraiment voulu se suicider, elle ne l'aurait pas annoncé sur Facebook.»
Par ailleurs, l'expert psychiatre souligne que «Facebook est un amplificateur. Il ne nous rend pas narcissiques, mais vient révéler à quel point les gens le sont. C'est une façon aussi pour les people de tester leur audimat affectif au travers du nombre de “j'aime” ou de commentaires».
Si pour l'heure, Facebook n'a pas jugé nécessaire de réglementer les messages aux contenus de souffrance, d'appels à l'aide ou de droit de mourir, de son côté, l'expert estime que la question de la modération se pose pleinement.
My first thought was to post an amazing review of a show 2days ago, but then I realized I'd do it only to desperately...Posté par Selah Sue sur lundi 7 décembre 2015