Nucléaire: Séoul veut durcir le ton face à Pyongyang

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NucléaireSéoul veut durcir le ton face à Pyongyang

La présidente sud-coréenne a préconisé une nouvelle approche, empreinte de courage et de fermeté, pour contraindre Pyongyang à renoncer à ses ambitions nucléaires.

Park Geun-Hye: «Si rien ne change, l'équipe de Kim Jong-Un, qui avance sans frein, pourrait déployer un missile équipé d'une charge nucléaire, et c'est nous qui en pâtirons.»

Park Geun-Hye: «Si rien ne change, l'équipe de Kim Jong-Un, qui avance sans frein, pourrait déployer un missile équipé d'une charge nucléaire, et c'est nous qui en pâtirons.»

AFP

Dans un discours à l'Assemblée nationale à deux mois des législatives, Park Geun-Hye a regretté que les menaces nord-coréennes aient au fil des années comme «paralysé» les Sud-Coréens, et jugé que l'heure était venue de se montrer courageux.

Cette allocution est intervenue quelques jours après la décision unilatérale de Séoul de cesser les opérations sur le complexe industriel intercoréen de Kaesong, qui se voulait depuis son ouverture en 2004 un symbole de la réconciliation sur la péninsule.

«Il est clair que nous ne pourrons briser l'ambition nord-coréenne de développer des armes nucléaires avec les méthodes actuelles et avec notre bonne volonté», a dit la présidente.

«L'heure est venue de trouver une solution fondamentale pour provoquer le changement en Corée du Nord et de faire preuve de courage pour mettre en oeuvre cette solution», a-t-elle ajouté.

Plus grande fermeté

L'agence Yonhap a rapporté après ce discours, en citant des responsables du ministère de la Défense, que quatre chasseurs furtifs américains F-22 allaient effectuer mercredi un vol au-dessus du territoire sud-coréen, dans une démonstration de force.

Il est évident que Pyongyang n'a aucune intention de discuter à nouveau de dénucléarisation, a lancé la présidente en citant le quatrième essai nucléaire de Pyongyang le 6 janvier, et le tir d'une fusée par le Nord le 7 février, qui est considéré comme l'essai d'un missile balistique.

«Si rien ne change, l'équipe de Kim Jong-Un, qui avance sans frein, pourrait déployer un missile équipé d'une charge nucléaire, et c'est nous qui en pâtirons», a averti Park Geun-Hye.

Le discours de la présidente suggère un durcissement de la position de Séoul. Cette plus grande fermeté est également affichée par ses alliés américain et japonais dans leurs efforts pour obtenir du Conseil de sécurité de l'ONU un net durcissement des sanctions pesant sur Pyongyang après l'essai nucléaire du 6 janvier.

Park Geun-Hye a défendu la fermeture de Kaesong, ordonnée quelques jours après le lancement de la fusée nord-coréenne. En riposte, Pyongyang a expulsé tous les Sud-Coréens de ce complexe industriel, qu'il a déclaré zone militaire.

«Le gouvernement prendra des mesures plus fortes et plus efficaces pour que la Corée du Nord réalise amèrement qu'elle ne survivra pas à son développement nucléaire, lequel ne fera qu'accélérer la chute du régime», a dit la présidente.

Avertissement de Moscou et Pékin

Malgré son ton martial, Park Geun-Hye n'a pas abordé dans son discours les profondes difficultés que rencontre le Conseil de sécurité pour élaborer une résolution qui ne soit censurée par aucun de ses cinq membres permanents.

Principal allié de Pyongyang, Pékin freine toute tentative d'infliger des sanctions vraiment contraignantes à la Corée du Nord, de crainte qu'elles ne précipitent la chute du régime le plus isolé au monde et l'avènement à sa frontière d'une Corée réunifiée alignée sur Washington.

Dans son discours, Park Geun-Hye a averti que son pays serait de plus en plus enclin à agir unilatéralement si les efforts internationaux marquaient le pas.

«Nous devons nous détacher de ce sentiment d'impuissance qui consiste à dépendre des sanctions de la communauté internationale (...) et mobiliser toutes les ressources possibles pour résoudre le problème nous-mêmes», a déclaré la présidente.

La Corée du Sud doit commencer cette semaine à discuter avec Washington du possible déploiement sur son sol du système américain antimissile THAAD (Terminal High Altitude Area Defense).

Moscou et Pékin ont d'ores et déjà averti qu'une telle éventualité risquait de saper la stabilité dans la région.

(AFP)

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