StockholmSept personnes interrogées après l'attentat
Une «manifestation pour l'amour» est prévue dimanche, deux jours après l'attentat au camion-bélier en Suède.
L'attaque de Stockholm a profondément choqué le pays nordique, qui se targue de son ouverture et de sa tolérance. (Samedi 8 avril 2017)
Sept personnes ont été interrogées dans le cadre de l'enquête sur l'attaque au camion bélier qui a fait quatre morts et 15 blessés vendredi à Stockholm, a déclaré la police suédoise dimanche. Plusieurs perquisitions ont été menées au cours du week-end par les enquêteurs.
Les barrières mises en place par la police sur la rue Drottninggatan, en plein centre de Stockholm, où l'attaque a eu lieu, ont été retirées dimanche matin. Des bouquets de fleurs ont été déposées par centaines sur une place à proximité de l'endroit où le camion a fini sa course mortelle, dans la vitrine d'un grand magasin.
Dix des quinze blessés sont toujours hospitalisés, dont deux en soins intensifs. Une messe en mémoire des victimes est programmée en début d'après-midi sur la place Sergelstorg, à côté de Drottninggatan.
Connu des services de renseignement
Samedi, la police a un peu levé le voile sur son auteur présumé arrêté vendredi soir et placé en garde à vue. Elle l'a présenté comme un Ouzbek de 39 ans dont elle n'a pas donné le nom, mais déjà connu des services de renseignement pour des faits que les enquêteurs n'ont pas détaillés.
Il est soupçonné d'être l'homme qui a foncé sur la foule, au volant d'un camion volé, sur plusieurs centaines de mètres, à Drottninggatan, la rue piétonne la plus fréquentée de la capitale suédoise, avant d'aller s'encastrer dans la façade d'un grand magasin.
«Rien n'indique que nous ayons le mauvais homme. Au contraire, nos soupçons se sont renforcés», a déclaré samedi le directeur de la police suédoise, Dan Eliasson. Dans la cabine, les policiers ont retrouvé un engin suspect. «Nous ne pouvons pas dire ce que c'est à ce stade, (...), si c'est une bombe ou un engin inflammable», a dit Dan Eliasson.
Ville choquée
L'attaque a profondément choqué le pays nordique, qui se targue de son ouverture et de sa tolérance. Samedi, des foules se sont massées le long des barrières de sécurité, près des lieux du drame, déposant bouquets ou peluches. Plusieurs voitures de police ont été fleuries par des Suédois anonymes.
«Il y a peut-être une bonne chose qui peut sortir de là», a confié Inger Mörstedt, une Suédoise de 75 ans, nourrissant l'espoir que ses concitoyens deviendront «encore plus ouverts et chaleureux». «D'une certaine manière c'est irréel», a dit Johan, 40 ans. «Je viens pour honorer les victimes et la société dans laquelle nous vivons».
Hommage lundi
Les drapeaux ont été mis en berne sur les bâtiments publics. Le Premier ministre Stefan Löfven, qui a décidé un renforcement des contrôles aux frontières, a annoncé une cérémonie d'hommage et une minute de silence en l'honneur des victimes lundi à midi.
«Aujourd'hui, toute la Suède est en deuil mais nous allons traverser cela ensemble», a-t-il déclaré à la presse samedi après avoir déposé des fleurs devant le grand magasin où le camion a fini sa course meurtrière.
«La sollicitude dont les gens font preuve les uns envers les autres montre la force de notre société», a déclaré dans une rare allocution le roi Carl XVI Gustaf, qui a écourté un voyage au Brésil. «Tant de personnes parmi nous veulent être utiles, beaucoup plus que celles qui veulent nous nuire».
La Suède n'avait jusque-là été visée qu'une seule fois par un attentat. En décembre 2010, un homme avait mené une attaque suicide à la bombe, dans la même rue de Stockholm, mais il n'avait que légèrement blessé des passants.