Football Servette, toujours un peu victorieux
Entre promesses d'avenir et bonnes impressions, les Genevois ont réussi leur sortie au Wankdorf. Malgré la défaite 4-2.

- par
- Florian Vaney

Avant toute chose, il convient de ne pas occulter les aspects gênants du revers concédé mercredi soir contre Young Boys. Quelques-uns sont de l'ordre du détail (Servette n'est plus la défense la plus hermétique du championnat - il a encaissé pour la première fois de l'exercice plus de trois buts au cours d'un même match – il n'est plus non plus «invincible» contre YB), d'autres se veulent tout de même un peu plus embêtants. De manière non exhaustive?
Les Genevois ont perdu le précieux Dennis Iapichino sur blessure. Lucerne pourrait revenir à égalité dans la course à l'Europe en cas de succès jeudi. La troupe d'Alain Geiger a parfois semblé à bout de souffle. Elle a payé cash ses temps faibles, ce qui n'est pas nécessairement récurrent avec cette équipe.
Des promesses d’avenir
Mais puisqu'il s'est constamment remis en question, interrogé dans ses certitudes et qu'il n'a jamais choisi la voie de la facilité, le SFC a atteint le stade génial et tellement gratifiant à partir duquel il ressort vainqueur de chacun de ses matches. Quand bien même le résultat lui est déficitaire, comme cela a été le cas mercredi par exemple. Il y a la réalité comptable, qui dit que les Grenat n'ont pas effectué une bonne opération au Wankdorf. Et il y a celle qui traduit de tout le reste.
En bonne partie, on y trouve les promesses d'avenir que ne cessent de lancer les Servettiens. La plus frappante aperçue dans la capitale porte un nom: celui de Kastriot Imeri. C'est bien simple, après cinq minutes de jeu face au double champion en titre, le garçon de tout juste 20 ans avait déjà intercepté trois ballons.
Marquer son territoire
Soit en coupant une ligne de passe, soit en allant le chercher directement dans les pieds bernois. C'est ce qu'on appelle marquer son territoire. Une nécessité lorsque sonne votre heure dans un environnement où ce genre d'occasion ne se présente pas tous les jours.
En l’occurrence, Varol Tasar est blessé, les matches s'enchaînent à un rythme fou et Alain Geiger a décidé de faire de son prometteur milieu de terrain plus qu'un joker. Résultat, l'international suisse junior a grappillé suffisamment de temps de jeu depuis la reprise pour avoir pris une nouvelle dimension, qu'il s'agira désormais de confirmer.
Son enchaînement pour offrir l'ouverture du score à Koro Kone est à classer dans le registre «grandiose». À cela s'est ajouté un assist sur le 3-2 de Grejohn Kyei et une performance, dans son ensemble, tout à fait remarquable. Un pur produit de la formation servettienne qui régale: le SFC a de quoi avoir le sourire.
Manque d’énergie
Les Genevois peuvent aussi se raccrocher à ces exceptions qui ont fait la différence dans le mauvais sens. On pense surtout à cette passe en retrait de Steve Rouiller qui a fini par coûter le 3-1. Un geste aussi horrible qu'inhabituel pour le Valaisan, tellement solide et serein cette saison. À l'instant où l'on se dit qu'il est l'un des, si ce n'est le meilleur défenseur central de la ligue, le tout frais trentenaire vient nous rappeler que lui aussi est humain et faillible.
On pense, aussi, à cette fatigue qui a pour la première fois véritablement semblé peser de tout son poids dans les jambes servettiennes. Peut-être les forces laissées lors du choc de haut vol de dimanche dernier contre Saint-Gall. Assurément la répétition des efforts intensifs tous les trois jours. Pour pleinement fonctionner, le système défensif grenat dans lequel chaque élément est impliqué demande une sérieuse et permanente débauche d'énergie.
Au coup d'envoi mercredi, la jauge était loin d'être pleine. Résultat, les Genevois ont paru plus vulnérables qu'à l’accoutumée. Ce qui doit aussi à l'emprise exercée sur le jeu par un Young Boys franchement solide.
Un score pas illogique
Sans refaire l'histoire de la rencontre, les visiteurs auraient également pu bénéficier d'un penalty (ou d'un coup franc sur la ligne) en première période pour une faute de Fabian Lustenberger sur Miroslav Stevanovic. Tout comme ce même Stevanovic aurait pu ouvrir la marque bien plus tôt si son coup de tête n'avait pas heurté le poteau de David von Ballmoos.
Le score final (4-2) est loin d'être illogique, même s'il est permis de penser que les événements auraient pu tourner autrement. Mais au fond, tout cela ramène à la même conclusion. Même dans la défaite, Servette est toujours un peu victorieux.
Le résumé du match en détail: Young Boys a enfin trouvé la solution contre Servette