ConfinementSi vous vous sentez psychiquement mal, appelez à l'aide!
Les milieux de prévention du suicide craignent que les personnes en détresse hésitent à faire appel aux organismes de soutien psychologique.
- par
- lematin.ch

Les services de consultations psychologiques ont senti une baisse des appels au début de la crise et s'en inquiètent.
La pandémie de coronavirus et le confinement qui en découle peuvent porter un grand coup au moral et au psychisme. La Main Tendue a ainsi enregistré une hausse des appels dès le début des mesures prises en Suisse. Pourtant, à l'inverse, dans le milieu de la santé, les psychologues et psychiatres ont le sentiment qu'il y a eu une baisse de consultations.
Cela peut s'expliquer par plusieurs facteurs: parce que, comme cela a été le cas pour d'autres maladies, les personnes qui se sentent psychiquement mal ont peur d'encombrer les services d'urgence, se disant que leur cas n'est pas si prioritaire. Cela peut également, au contraire, être parce que certaines personnes qui souffraient de troubles psychiques avant la pandémie, constatent que d'autres qui n'en souffraient pas connaissent aujourd'hui des angoisses liées à l'isolement, à la claustrophobie. Et les premières se sentiraient moins seules.
Les services fonctionnent toujours
Aujourd'hui, après plusieurs semaines de confinement, il semble toutefois que les demandes de consultations augmentent un peu. Mais le Groupe Romand de Prévention du Suicide et Stop Suicide ont publié ce lundi 20 avril un communiqué pour «exprimer leur préoccupation dans le contexte actuel et encourager les personnes en détresse psychologique, notamment celles qui ressentent des idées suicidaires (que celles-ci soient en lien avec la situation actuelle ou non), à ne pas hésiter faire appel aux différentes aides existantes en Suisse romande.»
Car celles-ci fonctionnent toujours, comme les consultations psychologiques ou psychiatriques, même si ces dernières se font désormais souvent à distance, par visioconférence. Donc, que vous souffriez déjà avant ou que ce soit depuis la situation totalement inédite que nous vivons, n'hésitez pas à parler! Les milieux de prévention du suicide recommandent également aux professionnels de la santé «d'intégrer systématiquement dans l'ensemble des dispositifs de soins une évaluation de la souffrance psychique et d'une éventuelle crise suicidaire, afin d'améliorer l'accès aux soins en santé mentale.»
Parler ouvertement du suicide
Il ne faut pas laisser les gens se renfermer dans leur détresse psychique et, même si l'on est isolé physiquement il faut garder le contact et même le renforcer, que ce soit par téléphone, visioconférence, message ou tout autre moyen de communication. Les associations rappellent «qu'il est important de parler ouvertement et directement du suicide, de rappeler qu'il n'est pas une fatalité, et qu'un geste suicidaire est l'expression d'une souffrance intense liée à des causes multiples».
De même, pour une personne qui est en contact avec quelqu'un en crise, il ne faut pas hésiter à demander de l'aide à une tierce personne, au risque sinon que la situation ne devienne trop lourde. La solidarité est plus importante que jamais aujourd'hui, et elle passe notamment par l'écoute.