FOOTBALLSimone: «On s'est pris pour les meilleurs du monde»
L'entraîneur italien du LS n'a pas mâché ses mots, samedi soir, après la défaite de son équipe contre GC (0-2). Quitte à évoquer sa démission pour sauver le club!
- par
- Mathieu Aeschmann
- Lausanne

Marco Simone n'a pas mâché ses mots après la défaite de Lausanne contre Grasshopper.
De son passé de consultant, Marco Simone a conservé un sens de la formule aiguisé. L'Italien a du caractère, il sait parler aux journalistes et n'a pas peur de porter un discours fort. Sa conférence de presse samedi soir après la désespérante défaite de son LS contre GC est venue le rappeler avec une certaine flamboyance.
«Il n'y a pas grand-chose à analyser, commençait-il dans une fausse esquive. J'ose à peine dire par exemple que GC a mérité sa victoire tant l'euphémisme pourrait sembler insultant. Il y avait un tel écart entre une équipe qui savait exactement comment se comporter et une autre, la mienne, qui a interprété le match individuellement, en oubliant que ce sont des valeurs collectives qui l'avaient relancée. Au final, c'est un miracle de n'avoir perdu que 2-0.»
Voilà pour l'impression générale. Une question sur son changement de système à la mi-temps lui permettait ensuite d'ajouter quelques précisions. «C'est la première fois que je me dis: «Il faut absolument éviter de prendre dix buts!» Notre défense à trois ne fonctionnait pas, celle à quatre à peine un peu mieux. En réalité, on aurait pu jouer ce soir à six derrière que ça n'aurait rien changé. Ma démarche à la mi-temps était simplement de protéger mon équipe au niveau du score.»
Une forme d'ultimatum
Devant un tel tableau se pose naturellement la question de l'état mental de ce LS conquérant en mars et si peu orgueilleux en avril. Autrement dit, la défaite contre Sion dimanche dernier a-t-elle sapé le moral des troupes? «Notre parcours s'est nourri d'humilité et de travail et il a atteint une forme d'apothéose à Zurich (3-0 contre le FCZ), répondait le coach vaudois. Mais par manque de maturité collective et individuelle, on s'est alors pris pour les meilleurs du monde et on a cru que le maintien serait facile. Les gars ont oublié qu'on était une équipe médiocre lorsque chacun pensait à soi. Si on oublie de se battre l'un pour l'autre, on y va tout droit (ndlr: a priori en Challenge League).»
Clair et direct, le discours de Marco Simone doit faire office d'électrochoc pour un groupe qui n'a plus que sept matches pour s'inventer un miracle. Un constat que le coach italien a appuyé d'une forme d'ultimatum quelques minutes plus tard, au micro de RTS radio. «S'il faut que je démissionne pour remotiver les joueurs et que cela peut permettre au club de se sauver, je le ferai.» A la Pontaise, le décrassage s'annonce musclé.