Football«Sion n'a plus rien à faire en Coupe de Suisse»
Président du FC Bienne, Jean-Pierre Senn explique pourquoi il a déposé protêt contre le tenant du trophée.
- par
- Nicolas Jacquier

«Sion n'a plus rien à faire en Coupe de Suisse». Telle est la conviction, forte, de Jean-Pierre Senn, président du FC Bienne, qui a déposé protêt (sous forme de recours contre la validation du résultat), estimant que le tenant valaisan du trophée, sanctionné initialement par un retrait de 36 points pour avoir aligné des joueurs non-qualifiés, n'aurait jamais dû parvenir au stade des quarts de finale.
Le dirigeant biennois évoque les deux matches que Sion a gagné contre respectivement Colombier (5-0) puis Nyon (2-1) en alignant l'automne passé plusieurs de ses «sans-papiers» européens. «Je suis sceptique sur nos chances de succès, reconnaît aujourd'hui M. Senn, mais il valait la peine de prendre ce risque. Il en va du fair-play sportif. Sion a enfreint les règles de la compétition. Cela a d'ailleurs été établi. L'unique sanction, c'est de l'expulser. A l'époque, l'ASF a constaté le méfait mais ne l'a pas sanctionné comme ses dirigeants auraient dû le faire. Ce serait honteux que Sion gagne la Coupe de Suisse alors qu'il a sciemment triché. Pour l'image du football suisse, ce serait catastrophique.»
Du côté de la Gurzelen, c'est le décompte de l'affaire des 36 points qui pose directement problème. «Sion a été pénalisé de 30 points de retrait en championnat et de six points en Coupe de Suisse, détaille Jean-Pierre Senn. Mais comment l'appliquer dans une compétition par élimination, où les points n'ont aucune valeur? A notre sens, Sion doit dès lors perdre ces deux matches-là par forfait.»
A Sion, Christian Constantin ne s'affole nullement après cette nouvelle péripétie juridique, survenant trois jours après le protêt déposé par le LS. «Cette action est aussi bête que ridicule. Même si je la trouve désobligeante, elle ne m'inquiète pas du tout.» En attendant la réponse officielle de l'ASF, le boss du FC Sion a déjà pris une première mesure radicale à l'encontre du FCB que son équipe avait éliminé sur la pelouse. «Bienne bénéficiait jusque-là de l'apport de Loïc Chatton, qu'on lui avait mis à disposition. Il peut d'ores et déjà oublier ce joueur. Avec Arturo Albenese (ndlr: directeur sportif de la Gurzelen), on était pourtant arrivé à un accord de principe pour le renouvellement du prêt de Chatton. Avec ce qui arrive, c'est terminé. Bienne ne le reverra pas.»
La suite au prochain épisode, probablement judiciaire.