Football: «Sion, on s'en fout, c'est autre chose»

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Président de Girondins qui s'enfoncent dans la morosité, Jean-Louis Triaud fustige le comportement de ses joueurs, «plus mauvais que je ne le croyais». Avant la réception de Sion, le boss bordelais évoque les vraies priorités.

N.Jr
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Jean-Louis Triaud: «Sion, on s'en fout, c'est autre chose»

Jean-Louis Triaud: «Sion, on s'en fout, c'est autre chose»

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Relégué dans les abîmes du classement (14e), Bordeaux est loin de correspondre à l'habituel standing de la maison. Voilà qui, comme on peut le supposer, n'est guère du goût de Jean-Louis Triaud, son bouillant président, qui n'avait d'ailleurs pas attendu le triste nul dominical (0-0 contre Montpellier) pour dégainer une première salve au moment où ses joueurs doivent se coltiner les derniers de classe en championnat (Troyes, Ajaccio figurent encore au programme).

«Voulez-vous être les premiers cons à donner leur première victoire à ces équipes?, (leur) avait-il dit en substance, espérant ainsi fouetter leur orgueil. À vous de choisir si vous voulez vous faire battre par une équipe qui gagne deux à trois fois moins que vous et être la risée de la Ligue 1...»

La salve présidentielle ayant raté la cible - il ne s'est produit aucune révolte -, le boss des Marine et Blanc en a aussitôt remis une couche, pas piquée des vers. Morceaux choisis.

Sur ce qu'il ressent à la lecture du classement:

«J'éprouve de la frustration, de la mauvaise humeur, de la contrariété, a-t-il notamment confié à Sud-Ouest. J'ai l'impression qu'on le fait exprès de tout faire à l'envers (...) Ce n'est pas une question de talent ou de physique, c'est une question d'organisation. On a beau répéter, je ne sais pas ce qu'il faut faire. Je ne comprends pas que les garçons ne parviennent pas à répéter le b.a.-ba du football.»

Sur l'absence de folie dans un jeu bordelais jugé trop stéréotypé:

«Si on a deux garçons au milieu qui doivent écoper 60 mètres, on ne peut pas avoir de folie. Il n'y a pas de passes, pas de ballons. Quand parfois on prenait les couloirs, le gars centrait pour rien, il y avait sept Montpelliérains, le premier Bordelais se trouvait à 25 mètres du but. Comment peut-on marquer des buts? À part récupérer un deuxième ballon… Il y avait une carence totale sur le placement, l'organisation.»

Sur l'état de «forme» des Girondins:

«On est malade. On ne fait que des matchs nuls. Et même si on finit invaincus avec 38 matchs nuls, on est en Ligue 2. Il va falloir quand même que l'on joue avec un peu plus d'ambition. Il faut que l'on comprenne que le football est un sport collectif et que le collectif cela se joue en bloc, solidaire et que si l'on veut déstabiliser l'adversaire, il faut aller le chercher, ne pas attendre les ballons, essayer d'anticiper, etc. Il va falloir travailler nos gammes…»

Sur la venue du FC Sion jeudi soir:

«Sion, on s'en fout, c'est autre chose. La motivation sera différente...»

Sur le réel engagement du groupe:

«Quand tu as des garçons qui peuvent faire mieux, tu ne peux pas l'admettre. S'ils sont au taquet, en termes de qualité, c'est qu'ils sont plus mauvais que je ne le croyais. J'avais déjà donné l'avertissement. On va voir si on est aussi mauvais face à Troyes et Ajaccio que contre Montpellier. Mais j'en ai peur…»

Plus que courroucé, Jean-Louis Triaud n'est manifestement pas homme à dire les choses à moitié ou à pratiquer la langue de bois quand la situation l'exige. Voilà bien des propos que ne renierait pas Christian Constantin. Sur le plan de l'expression verbale au moins, les deux présidents sont à égalité avant le coup d'envoi...

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