FootballSion profite désormais d'un arbitrage de leader
Lausanne s'est repris après la fessée subie à Zurich. Insuffisamment toutefois. L'arbitre Ludovic Gremaud aurait insulté deux Lausannois.
- par
- Renaud Tschoumy
Une image, une seule: à la 83e?minute, alors que Lausanne partait en contre, l'arbitre Ludovic Gremaud a interrompu l'action parce que, vingt mètres devant le porteur du ballon Marazzi, Gattuso se tordait de douleur au sol. Le «petit» Lausanne apprenait une fois de plus qu'on ne prête qu'aux riches, ou aux forts. L'Italien est sorti sous les sifflets, mais l'essentiel était acquis: l'action lausannoise avait été endiguée.
Laurent Roussey en voulait au directeur de jeu, et pas seulement pour cela: «On me connaît, je ne suis pas vindicatif, mais j'ai de la peine à rester calme quand j'entends que l'arbitre s'est permis d'insulter deux de mes joueurs. Cela montre qu'il prend fait et cause pour Sion, qui n'en a pas besoin. Et dans
Sédunois plutôt attentistes
On reparlera certainement de cette attitude de M. Gremaud. Mais rien ne dit que le FCLS aurait réussi à égaliser sur ce contre arrêté de la 83e. Eu égard à ses efforts, il l'aurait en tout cas mérité. Car si les joueurs de Roussey avaient été pris à froid par le coup de tête victorieux de Vanczak dès la 12e?minute (le défenseur valaisan était étrangement seul aux six mètres), ils ont ensuite pris le jeu à leur compte pour tenter d'inverser le cours des choses, aidés en cela par des Sédunois curieusement attentistes, comme s'ils savaient que ce simple but leur suffirait.
Moins de certitudes
Après la débâcle de Zurich, Roussey avait remis les pendules à l'heure. Analyses vidéo et discussions individuelles pendant la semaine, décisions abruptes hier: Chakhsi, Marazzi et Roux, titulaires au Letzigrund, ont commencé par suivre le match du banc. «On peut être fier du comportement des joueurs, convenait Roussey. Mais on reste des compétiteurs avant tout, et on ne peut pas se satisfaire d'une défaite. La chance sourit visiblement aux audacieux, ou à ceux qui ont confiance en leurs capacités. C'est dur de perdre un match comme cela, mais nous ne sommes peut-être pas assez conquérants. Et je regrette notre début de match, qui a montré que nous avions plus de doutes que de certitudes.»
Les Lausannois ont malgré tout, et petit à petit, retrouvé leurs esprits. Dès le milieu de la deuxième mi-temps, ce sont eux qui ont imprimé le rythme de la partie. D'abord timidement – il est vrai que le rideau défensif formé de Serey Die et de Gattuso est de nature à endiguer pas mal de velléités –, puis nettement plus franchement. En cherchant la profondeur, les Vaudois ont réussi à contourner le système défensif valaisan. Mais Vanins remportait son duel avec Moussilou (28e), avant que Sanogo ne gâche la plus belle occasion: servi par Malonga, il tergiversait et ratait sa frappe enroulée plutôt que de tirer dans l'instantanéité (44e).
Fournier est exigeant
La deuxième période s'est disputée sur le même rythme: Sion a continué de laisser l'initiative à Lausanne, qui est parfois passé tout près de l'égalisation. Sans succès, cependant: le centre de Malonga n'a fait que longer la ligne (57e), les frappes de Moussilou n'étaient pas cadrées (60e et 76e), enfin le coup de tête de Roux manquait de conviction (85e). Juste après, Margairaz scellait le score final d'une frappe sèche du gauche, après avoir fixé Facchinetti et Favre d'un seul crochet (86e).
Sion continue donc d'effectuer la course en tête. Sébastien Fournier s'en satisfait, évidemment. Mais pas totalement: «J'aimerais pourtant que l'on réussisse enfin à avoir une période constante de soixante minutes. On a de bons passages, puis de moins bons. Pour l'instant, on ne prend pas de but et on profite du moment. Mais le match de ce soir aurait tout aussi bien pu se terminer sur un nul.»
Cela n'a pas été le cas. Et malgré ses imperfections, Sion garde les commandes de Super League.