Inceste: Six ans pour le père abuseur

Actualisé

IncesteSix ans pour le père abuseur

Le Fribourgeois d'adoption qui avait fait subir des rapports sexuels à sa fille fera de la prison ferme.

par
Benjamin Pillard
L'ex-employé de voirie (52 ans) n'avait pas été incarcéré pendant la durée de l'enquête pénale, malgré ses rapides aveux.

L'ex-employé de voirie (52 ans) n'avait pas été incarcéré pendant la durée de l'enquête pénale, malgré ses rapides aveux.

Jean-Guy Python

«Les actes commis sont extrêmement graves de par leur nature, fréquence et durée, ainsi que les conséquences sur la plaignante.» Lu par le président du Tribunal de Châtel-Saint-Denis (FR), Pascal L'Homme, le verdict rendu à l'encontre de Philippe* (52 ans) suit le réquisitoire de la procureure Yvonne Gendre sur toute la ligne: une condamnation à 6 ans de prison ferme, assortie d'un traitement ambulatoire visant à traiter la déviance sexuelle de cet ex-employé de voirie, ainsi que son addiction à l'alcool. Pour inceste, et viols.

«L'accusé a exploité la dépendance émotionnelle de sa fille», a poursuivi le juge, en précisant que les rapports sexuels imposés chaque mois lorsque l'enfant avait 10 à 13 ans ont été perpétrés à au moins une reprise alors qu'elle dormait. La préado – aujourd'hui âgée de 18 ans – avait sombré dans la drogue (cocaïne et cannabis) et l'automutilation dès l'école secondaire. Il y a trois ans, elle tentait de se suicider du haut d'un pont.

Qualifié de «relativement sévère» par Pascal L'Homme, le verdict vise à «détourner l'accusé de toute tentation de récidive». À l'issue de son jugement, Philippe – qui était arrivé libre au tribunal – a été prié de déposer sa carte d'identité et de jurer qu'il ne détenait aucun passeport à son domicile. Les cinq juges ont ainsi renoncé à prononcer une arrestation immédiate de ce Fribourgeois d'adoption durant le délai d'appel, le risque de fuite ayant été jugé «peu élevé». Un recours semble cependant peu probable. La procureure Gendre se dit très satisfaite que l'infraction de viol ait été retenue: «C'était important car l'on ne peut pas considérer qu'une enfant de 10 ans, dans de telles circonstances, puisse consentir à un acte sexuel.»

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