TennisStan Wawrinka sort d'un véritable traquenard
Au 1er tour du Masters 1000 de Cincinnati, le Vaudois a battu le Bulgare Dimitrov au tie-break du set décisif. Il aurait dû forcer son destin avant.
- par
- Blaise Craviolini

Stan Wawrinka a assuré l'essentiel dans l'Ohio. Mais que d'émotions!
Après Roland-Garros fin mai et Montréal début août, Stan Wawrinka (34 ans/ATP 23) retrouvait pour la troisième fois de l'année, qui plus est en quelques semaines, Grigor Dimitrov (28 ans/ATP 74), son adversaire «favori» du moment, sa «victime» privilégiée. Mais cette fois à Cincinnati, pour le compte des 32es de finale de ce Masters 1000 doté de 6,1 millions de dollars et disputé sur surface dure extérieure.
Le Vaudois avait, à chaque fois, remporté le duel sans lâcher le moindre set, au terme notamment de trois tie-breaks mémorables à «Roland». Le scénario observé sur la terre ocre parisienne puis sur le dur québécois ne s'est cependant pas répété mardi dans l'Ohio. «Stan The Man» a encore battu le Bulgare, mais en lui laissant un set et en connaissant quelques frayeurs qu'il aurait pu - dû - éviter.
Et maintenant, Andrey Rublev
Vainqueur 5-7 6-4 7-6 (4) en deux heures et demie d'un match complètement fou, Stan Wawrinka a été contraint de sortir le grand jeu pour obtenir le droit de défier en 16es de finale le qualifié russe Andrey Rublev (21 ans/ATP 70), vainqueur surprise mardi du Géorgien Nikoloz Basilashvili (27 ans/ATP 17), tête de série numéro 15.
Une seule balle de break a été répertoriée lors du set initial. Elle a été convertie par Grigor Dimitrov au meilleur moment pour lui. Entendez par là à 6-5 en sa faveur et 30-40 dans ce maudit douzième jeu pour Stan Wawrinka. Frustrant, très frustrant!
Changement radical de physionomie au deuxième set. Souverain jusque-là sur sa mise en jeu, le Bulgare n'a pas tenu la cadence, «offrant» - après plusieurs avertissements sans frais – le break au Suisse dans le sixième jeu. Rédhibitoire pour lui. Et voilà le protégé de Magnus Norman et Yannick Fattebert, vainqueur 6-4 du set, totalement relancé.
Fort de son avantage psychologique, Stan Wawrinka tenait son os. De solide, il est même devenu irrésistible pour se détacher 5-2, double break à l'appui et service à suivre. Il menait même 40-15, deux balles de match dans son escarcelle. La rencontre était pliée…
C'était sans compter sur la baisse de régime du Suisse et - selon le principe des vases communicants bien connu des tennismen - sur l'incroyable sursaut d'orgueil de Grigor Dimitrov, auteur, le dos au mur, de coups venus de «nulle part». Le Bulgare a gommé deux breaks pour revenir à 5-5, puis un troisième à 5-6 pour arracher - terme choisi - un hypothétique tie-break.
Un final d'anthologie
Wawrinka restait donc, à Paris, sur trois jeux décisifs conclus à son avantage face au Bulgare. Il a sans nul doute dû s'en souvenir… Toujours est-il qu'il s'est sorti de ce traquenard en dominant 7-4 ce tie-break d'anthologie.
Le triple vainqueur en Grand Chelem a alterné le (très) moyen, le bon et l'excellent mardi à Cincinnati. Il a eu le mérite de ne pas sombrer après la perte – mortifiante – du premier set et après avoir servi vainement à trois reprises pour le match. A deux semaines de l'US Open, ce genre de succès ne peut que le conforter dans sa confiance. Et surtout dans ses convictions.