Industrie automobileSuppressions d'emplois chez PSA: «Un véritable choc»
Le premier ministre français Jean-Marc Ayrault a décrit jeudi comme un «véritable choc» l'annonce de 8000 suppressions d'emplois chez PSA Peugeot Citroën, premier constructeur automobile français.

Le groupe PSA Peugeot Citroën a annoncé la fin de la production de voitures en 2014 à l'usine d'Aulnay (Seine-Saint-Denis), où travaillent plus de 3000 salariés.
Le premier constructeur automobile français PSA Peugeot Citroën a provoqué la consternation jeudi en annonçant la fin de la production de voitures en 2014 à l'usine d'Aulnay (Seine-Saint-Denis), où travaillent plus de 3000 salariés, et un plan global de 8000 suppressions de postes en France. L'usine de Rennes est également touchée par cette restructuration à grande échelle.
PSA prévoit 6500 départs nets sur le total de 8000 suppressions de postes qu'il vient d'annoncer en France, a indiqué jeudi son directeur industriel Denis Martin.
L'essentiel des 3600 suppressions de postes annoncées hors production, prévues surtout dans les effectifs de structure (recherche et développement et direction des marques) se fera via des départs volontaires, a-t-il par ailleurs ajouté.
Le premier ministre, qui a reçu jeudi matin pendant une heure le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, est "fortement interpellé par l'ampleur sans précédent du plan annoncé par PSA, véritable choc pour tous les salariés du groupe, pour les territoires affectés par ces projets, et plus largement pour l'industrie automobile dans son ensemble", ont indiqué ses services dans un communiqué.
Engager la concertation sans délai
Jean-Marc Ayrault demande à la direction de PSA d'engager "sans délai une concertation exemplaire, loyale et responsable avec les partenaires sociaux afin que toutes les alternatives que pourraient proposer les représentants des salariés et leurs experts puissent être étudiées et discutées, avec comme objectifs premiers la préservation durable de l'emploi et le maintien d'une activité industrielle sur tous les sites français".
Jean-Marc Ayrault a précisé que le gouvernement présenterait le 25 juillet un plan de soutien à la filière automobile.
Idée d'un prêt rejetée
De son côté, le président du directoire de PSA Peugeot Citroën a rejeté jeudi l'idée d'un prêt ou d'une entrée de l'Etat au capital de l'entreprise.
"Nous avons une sécurité financière importante, ce qui fait que ce sujet n'est pas à l'ordre du jour", a déclaré Philippe Varin lors d'une conférence de presse en marge d'un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire, instance d'information des salariés. "Mettre de l'argent dans le groupe n'est pas ce qui remplira nos usines", a-t-il fait valoir.
L'annonce de PSA Peugeot Citroën, en grande difficulté, était redoutée par le nouveau gouvernement socialiste français qui se trouve confronté en début de mandat à la multiplication de plans sociaux.
«Un séisme selon les syndicats»
Elle constitue "un séisme" pour l'emploi en France, a estimé Bernard Thibault, le chef du principal syndicat, la CGT, estimant qu'il "faut multiplier par trois, voire quatre" les chiffres annoncés pour mesurer l'impact en terme d'emploi pour l'ensemble du pays".
Le groupe, très affecté par la baisse des marchés automobiles européens, et qui a déjà vu son bénéfice net divisé par deux en 2011, a enregistré une perte nette au premier semestre 2012, dont l'ampleur n'est pas précisée.
Sa division automobile a connu une perte opérationnelle courante de l'ordre de 700 millions d'euros au premier semestre. Il table à présent sur un recul du marché européen de 8% cette année, contre 5% auparavant, et de 10% en ce qui le concerne.