JOSur la route de Sotchi: volcan, écolos, amendes
MOSCOU, 14 nov 2013 (AFP) - La flamme olympique au-dessus d'un volcan du Kamtchatka après une sortie historique dans l'espace, des écolos intimidés par les autorités et des amendes en vue pour les automobilistes ne respectant pas les sévères restrictions pendant les JO, voici les échos de la semaine des Jeux d'hiver de Sotchi 2014 (7 au 23 février).
- APRES L'ESPACE, UN VOLCAN Après une sortie historique d'environ une heure dans l'espace le week-end dernier, la flamme olympique a survolé mercredi en hélicoptère le volcan le plus haut du Kamtchatka (à 2.741 mètres d'altitude) dans cette péninsule de l'extrême-orient russe, baignée par l'océan Pacifique et la mer de Béring. Après avoir atterri en montagne à bord d'un hélicoptère de transport Mi-8, les relayeurs sont descendus avec la flamme conservée dans une lanterne spéciale pendant le voyage. Au sol, la flamme, réceptionnée par l'ancien alpiniste russe Valéri Karpenko, qui a participé à quatre expéditions dans l'Himalaya est partie de la capitale régionale Petropavlovsk-Kamtchatski, pour un relais sur 12,6 km en motoneige, chiens de traîneaux et véhicule tout-terrain. - HARO SUR LES ECOLOS Les interpellations et intimidations d'écologistes russes critiquant les multiples dégâts causés à l'environnement par l'organisation des Jeux de Sotchi se multiplient à l'approche des JO, déplore le journal Novaïa Gazeta. Un militant de premier plan de l'ONG Surveillance écologique du Caucase du Nord, Dmitri Chevtchenko, a ainsi été interpellé à l'aéroport de Krasnodar, capitale de la région de Sotchi, fouillé et interrogé pendant plusieurs heures par des agents du Service fédéral de sécurité (FSB), au motif qu'il ressemblait à un membre d'une organisation terroriste recherché. Peu de temps auparavant, un membre de la même ONG avait été interpellé. Et fin octobre, un autre militant de premier plan de cette organisation, Andreï Roudomakha, avait été arrêté par la police qui l'accusait d'avoir diffamé un juge. Mais le militant a contesté cette affaire, dénonçant un moyen de pression des autorités contre les écologistes. Cette ONG est très critique à l'égard des gigantesques travaux engagés à Sotchi pour ces Jeux, chers au président Vladimir Poutine, en particulier les dommages causés aux plages de la mer Noire, au parc national de Sotchi et à la Réserve naturelle du Caucase, deux zones protégées. - AUTOMOBILISTES, RESTEZ SUR VOS GARDES! La circulation automobile à Sotchi sera soumise à de sévères restrictions du 7 janvier au 21 mars 2014, soit un mois avant l'ouverture des jeux le 7 février, et après la clôture des jeux paralympiques (7-16 mars): interdiction pour tout automobiliste venant de l'extérieur d'entrer dans Sotchi s'il n'a pas au préalable obtenu une accréditation auprès de la municipalité. Les automobilistes qui n'auront pas cette accréditation s'exposent à une amende de l'ordre de 3.000 roubles (70 euros), selon un projet de loi du gouvernement russe. Et pour emprunter les "routes olympiques", des voies réservées pendant les JO, tous les automobilistes, y compris ceux de Sotchi, devront avoir une autorisation spéciale délivrée par le comité d'organisation des Jeux. Ceux qui s'aventureront sans autorisation sur ces voies seront passibles d'une amende de l'ordre de 5.000 roubles (110 euros), selon le projet de loi. Ces mesures visent à éviter, pendant les Jeux, les embouteillages, déjà quotidiens dans cette station balnéaire de quelque 400.000 habitants. - PEU D'ETRANGERS Des agences de voyages internationales interrogées par le journal Nezavissimaïa Gazeta s'attendent à ce que 10% d'étrangers seulement figurent dans les spectateurs des JO de Sotchi, toutes disciplines confondues. L'un des motifs serait la difficulté d'obtenir un visa russe. Le président du comité d'organisation, Dmitri Tchernychenko, a pourtant déclaré que les procédures d'obtention de visa seraient simplifiées pour les spectateurs et visiteurs des JO. Il reste moins de trois mois... - SECURITE "SOUS CONTROLE" Enjeu majeur des JO, la sécurité sur les sites des Jeux est "totalement sous contrôle", juge le Service fédéral de sécurité (FSB). "Aucune menace directe contre les participants aux jeux Olympiques et les visiteurs", assure le FSB. Toutes les mesures "indispensables" sont mises en oeuvre pour "neutraliser les menaces potentielles" contre les JO, pas seulement à Sotchi mais dans toute la Russie. Des exercices antiterroristes ont ainsi débuté le 10 novembre à Sotchi et dans les régions voisines, et dureront jusqu'au 30 novembre. Le chef de la rébellion islamiste du Caucase du Nord, Dokou Oumarov, avait appelé en juillet à "empêcher par tous les moyens" la tenue de ces Jeux auxquels tient particulièrement le président Vladimir Poutine. Sotchi est proche des régions instables du Caucase du Nord. bfi/nm/gv