RéassuranceSwiss Re profite de l'absence de catastrophe
Profitant encore de l'absence de catastrophes naturelles d'envergue, mais aussi d'un effet unique, Swiss Re a fortement accru sa rentabilité au 3e trimestre.

Le siège de Swiss Re à Zurich
Le réassureur zurichois a vu son bénéfice net bondir de 54% sur un an à 2,22 milliards de dollars (2,1 milliards de francs).
Le bénéfice net attribuable aux seuls actionnaires de Swiss Re est lui ressorti à 2,18 milliards de dollars, un montant en hausse de 62%, a précisé jeudi Swiss Re. Le numéro deux mondial de la réassurance explique l'évolution par l'absence de catastrophes naturelles d'importance et un gain unique lié à la cession des activités américaines d'Admin Re à Jackson National Life Insurance.
Finalisée début septembre, la transaction a entrainé un gain unique de 626 millions de dollars sur la période sous revue, alors que Swiss Re avait porté dans ses comptes du 2e trimestre une perte évaluée à un milliard. Au final, la cession se solde par une perte cumulée de 400 millions de dollars.
La performance a largement dépassé les attentes des analystes, lesquels tablaient sur un bénéfice net de 1,3 milliard de dollars. Les investisseurs ont eux salué les résultats, l'action Swiss Re s'envolant vers 10h20 à la Bourse suisse de 2,35% par rapport à la veille à 67,45 francs dans un marché des valeurs vedettes (SMI) en progrès de 0,28%.
Très bons résultats
Cité dans le communiqué, Michel Liès, patron de la compagnie zurichoise, s'est réjoui de ce très bon résultat, d'autant plus qu'il intervient dans un environnement de marché volatil. La performance de premier ordre réalisée par la division de l'assurance dommages (Property&Casualty Reinsurance) a aussi démontré la solidité du modèle d'affaire de Swiss Re.
Sur la période sous revue, le volume des primes et honoraires s'est quant à lui inscrit à 6,6 milliards de dollars, un montant supérieur de 11% à celui encaissé durant le 3e trimestre de l'an passé. Les produits nets résultants des placements ont légèrement fléchi à 1,02 milliard, contre 1,08 milliard un an auparavant, leur rendement s'établissant à 4,5%.
Au final, les revenus sont dans l'ensemble ressortis à 9,81 milliards de dollars, contre 5,65 milliards à l'issue du 3e trimestre 2011. Après neuf mois en 2012, les primes et honoraires se chiffrent à 18,91 milliards, contre 16,44 milliards il y a un an. Le bénéfice net n'est pas loin d'avoir doublé, passant de 1,86 à 3,58 milliards.
Durant le trimestre sous revue, le ratio combiné soit le rapport entre d'une part les indemnisations et coûts administratifs et d'autre part les primes encaissées, s'est amélioré pour l'ensemble du groupe à 72%, contre 85,3% un an auparavant. Pour les affaires non vie, cet indicateur s'est arrêté à 69,3%, contre 81,5% de juillet à fin septembre 2011.
Pas d'estimations pour Sandy
Outre l'absence de grosses catastrophes naturelles, l'embellie illustre la dissolution de réserves à hauteur de 400 millions de dollars, lesquelles ont contribué à une amélioration du ratio combiné de 12,5 points. Les activités de réassurance non vie ont bouclé le trimestre sur un bénéfice de 1 milliard, contre 731 millions une année auparavant. Les primes ont elles bondi de 15% à 3,3 milliards.
Les affaires vies (Life&Health Reinsurance) ont en revanche vu leur bénéfice fléchir de 492 à 187 millions de dollars, malgré une hausse de 6% à 2,3 milliards de leur volume d'affaires. Les solutions destinées aux entreprises (Corporate Solutions) ont fortement accru leur résultat de 67 à 110 millions avec des primes en hausse de 13% à 588 millions.
Evoquant l'ouragan Sandy, qui a balayé le 29 octobre dernier la côte nord-est des Etats-Unis, Swiss Re estime qu'il est encore trop tôt pour estimer le coûts des dommages. Une estimation particulièrement complexe en raison des dégâts subis par les infrastructures.
Swiss Re s'estime toujours bien positionné pour atteindre ses objectifs financiers à moyen terme, jusqu'en 2015. Le réassureur note encore qu'il envisage le versement d'un dividende exceptionnel, pour autant que la direction n'ait pas entrevu d'éventuelles acquisitions avec ces capitaux excédentaires.