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Transport aérienSwiss se retire de l'aéroport de Bâle-Mulhouse

La compagnie aérienne helvétique, contrôlée par Lufthansa, va se retirer de l'aéroport franco-suisse. Le groupe allemand lui préfère sa compagnie low-cost Eurowings pour concurrencer EasyJet.

Swiss, qui a été renforcée à Genève, ne desservira plus l'aéroport Bâle-Mulhouse.

Swiss, qui a été renforcée à Genève, ne desservira plus l'aéroport Bâle-Mulhouse.

ARCHIVES, Keystone

Swiss va se retirer de l'aéroport de Bâle-Mulhouse, a annoncé mercredi sa maison mère Lufthansa. Le groupe allemand volera à la place avec sa nouvelle compagnie à bas coût Eurowings.

Le changement est prévu pour début 2015. Deux à quatre A320 devraient stationner à l'aéroport binational. L'idée est de concurrencer la compagnie britannique easyJet, dominante sur le tarmac bâlois.

Actuellement, Swiss dessert onze destinations depuis Bâle et y emploie quelque 300 collaborateurs. L'opération ne devrait pas engendrer de suppressions de postes grâce à des solutions à l'intérieur du groupe, a précisé le transporteur aérien. L'offre devrait même y être élargie. Le siège bâlois de la compagnie n'est pas affecté par la mesure.

Moins de passagers

Par ailleurs, Swiss a transporté légèrement moins de passagers au premier semestre 2014. La compagnie aérienne a accueilli 7,74 millions de passagers, soit un repli de 0,5% en glissement annuel. Le trafic passagers s'est contracté de 0,7% sur le réseau européen, alors qu'il a progressé de 0,2% sur les lignes intercontinentales, a indiqué Swiss mercredi dans un communiqué.

Le nombre de vols a diminué de 1,9% pour tomber à 71'518. Il a reculé de 2,7% en Europe, mais a augmenté de 3,9% à l'intercontinental, précise le transporteur. Les capacités, exprimées en sièges-kilomètres offerts, ont augmenté de 2,1% sur l'ensemble du réseau.

Le coefficient d'occupation des appareils, indicateur important de la branche, s'est également dégradé, de 0,9 point à 81,7%. Le taux de remplissage s'est détérioré de 1,1 point à 85,1% sur les vols intercontinentaux et de 0,4 point à 74,5% en Europe.

Fret en hausse

Les activités de fret ont en revanche connu une évolution plus favorable. Swiss WorldCargo a affiché un coefficient de remplissage en augmentation de 0,9 point à 79,6% pour des tonnes-kilomètres offertes en hausse de 5,8%.

Sur le seul mois de juin, Swiss a accru son nombre de passagers transportés, de 0,7% sur un an à 1,42 million. Le taux de remplissage des appareils s'est amoindri de 1,8 point à 85,9%.

De son côté, le groupe Lufthansa, qui outre Swiss comprend également la filiale à bas coût Germanwings et Austrian Airlines, a accueilli 49,9 millions de personnes au premier semestre, en hausse de 0,8%. Le taux de remplissage du premier transporteur aérien d'Europe est resté inchangé à 78,1%.

A elle seule, la compagnie éponyme a transporté 36,3 millions de passagers, soit une progression de 1%. Le coefficient d'occupation des sièges a fléchi de 0,1 point à 77,3%.

Concurrence accrue

Lufthansa a par ailleurs présenté mercredi des projets d'extension de son offre à bas coût, sans remettre en cause ses objectifs de résultats annuels, récemment abaissés.

Le groupe vise toujours un bénéfice opérationnel de 1 milliard d'euros (1,22 milliard de francs) pour cette année, malgré les investissements nécessaires à l'élargissement de son offre dans les vols à bas coût, a déclaré son patron Carsten Spohr lors d'une conférence de presse à Seeheim, au sud de Francfort.

Soumis à la concurrence des compagnies low-cost mais aussi à celle des compagnies du Golfe ou encore de Turkish Airlines, le numéro un européen avait dû en juin revoir à la baisse ses ambitions pour 2014 et 2015.

Pour respecter ses nouveaux objectifs, Lufthansa va toutefois diviser par deux la croissance prévue de ses capacités dans le trafic passagers cette année et réduire ses capacités dans son activité de fret.

Offre à bas coût

Lufthansa a dévoilé une série de mesures visant à développer son offre à bas coût, avec un nouveau concept baptisé «Wings». Celui-ci doit regrouper ses filiales Germanwings et Eurowings, qui desservent les vols européens.

Germanwings verra sa flotte renforcée pour atteindre 60 appareils. Lufthansa compte également étendre son offre bon marché aux vols intercontinentaux et étudie actuellement la possibilité d'opérer ces liaisons avec un partenaire.

«Des discussions avancées sont en cours avec Turkish Airlines», a annoncé le patron allemand, à la tête de Lufthansa depuis mai. Pour sa marque Lufthansa, le groupe entend mettre encore davantage l'accent sur la qualité.

(ats)

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