Votation: SwissID: l’inquiétude des patients

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VotationSwissID: l’inquiétude des patients

Le président romand de la Fédération suisse des patients, Baptiste Hurni, dénonce la présence des assureurs dans le projet.

Eric Felley
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Eric Felley
Pour le président romand de la Fédération suisse des patients, la présence des assureurs dans SwissSign Group crée une situation «fâcheuse» dans l’optique du dossier électronique du patient.

Pour le président romand de la Fédération suisse des patients, la présence des assureurs dans SwissSign Group crée une situation «fâcheuse» dans l’optique du dossier électronique du patient.

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Le concept d’identité numérique sur lequel la Suisse vote le 7 mars prochain, aura des répercussions sur de nombreux aspects de la vie des citoyen(ne)s. Le domaine de la santé en fait partie, car la SwissID de tout un chacun devrait servir aussi à l’accès au dossier électronique du patient.

Le 7 mars, les Suisses doivent dire s’ils font confiance à la société privée mise en place pour gérer leur identité électronique - SwissSign Group. Celle-ci est composée par les grandes entreprises helvétiques: les anciennes régies comme La Poste, les CFF, Swisscom, mais aussi les grandes banques UBS, Credit Suisse et Raiffeisen, et enfin des assureurs, dont les caisses maladie Helvetia, Swica et la CSS.

Le président romand de la Fédération suisse des patients, le conseiller national Baptiste Hurni (PS/NE), voit d’un mauvais œil la présence de ces caisses dans SwissSign Group: «Elle n’est pas de nature à rassurer les patients. Avec la Fédération, nous voulons mettre toute notre énergie pour développer le dossier électronique du patient, mais la présence des assureurs dans cette société risque de braquer les gens.»

Certes, le Neuchâtelois admet que les sociétés membres de SwissSign Group ne devraient pas avoir un accès préférentiel aux données: «Normalement aucun, mais leur présence n’est pas rassurante. Je ne prête pas a priori de mauvaises intentions aux gens, mais on crée une situation qui n’est pas rassurante. L’accès aux données très sensibles du patient pourrait intéresser les assureurs, notamment pour développer leurs assurances complémentaires».

Pour le socialiste, ce possible conflit d’intérêts à l’avenir, où les règles du jeu pourraient évoluer, confirme son opposition à cette identité numérique privée: «Pour éviter ce genre de situation, l’identité numérique doit être confiée à un organisme étatique».

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