SantéTabac: campagne de l'OMS à destination des jeunes
L'OMS souhaite rendre les jeunes attentifs aux méthodes utilisées par l'industrie du tabac pour les amener à fumer.

Image d'illustration.
La Suisse est régulièrement égratignée par des organisations internationales et des ONG pour sa législation peu restrictive sur la publicité du tabac auprès des jeunes. L'OMS a décidé vendredi de passer à l'offensive en dévoilant à Genève une campagne mondiale ciblant ces personnes.
En Suisse, 16,8% des jeunes consomment des cigarettes électroniques, alors que la moyenne sur 39 pays est de 9%, a expliqué à la presse le directeur de la promotion de la santé au sein de l'organisation Ruediger Krech. «Tous les produits de tabac sont dommageables», dit le responsable qui appelle à lutter contre les assauts des entreprises du tabac.
Dans sa campagne mondiale, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) souhaite rendre les jeunes attentifs aux méthodes utilisées par la branche pour les amener vers la cigarette. Chaque année, celle-ci, très présente en Suisse, investit plus de 9 milliards de dollars (environ 8,8 milliards de francs) pour faire la promotion de ces produits.
Ces campagnes visent de plus en plus les jeunes, déplore l'OMS à quelques jours de la Journée mondiale contre le tabac. Celle-ci est prévue cette année pour faire avancer la protection de ces personnes contre ces assauts.
L'organisation a réalisé des vidéos, des campagnes sur les réseaux sociaux et d'autres activités pour mettre en garde les jeunes contre les fêtes et les concerts soutenus par les entreprises du tabac ou encore les saveurs des cigarettes électroniques prévues pour les attirer.
Discussion en Suisse
L'OMS appelle tous les acteurs, de l'éducation aux réseaux sociaux en passant par des influenceurs, arrêter toute promotion auprès des jeunes. Les gouvernements et la finance sont enjoints de mettre un terme à tout investissement auprès de la branche et d'interdire toute publicité pour le tabac auprès des jeunes. Selon plusieurs organisations, davantage de réglementations doivent aussi être décidées sur l'accès aux cigarettes électroniques.
La Suisse est considérée comme l'un des pays les moins restrictifs en termes de publicité pour le tabac. En 2016, le Parlement avait renvoyé au Conseil fédéral un premier projet de loi, principalement en raison des mesures d'interdiction sur cette question. Il débat depuis d'une nouvelle mouture.
De son côté, le Conseil fédéral a recommandé il y a quelques mois le rejet de l'initiative populaire «Oui à la protection des enfants et des jeunes contre la publicité pour le tabac». S'il partage l'objectif, il estime que les revendications vont trop loin et il ne veut pas de contre-projet à l'initiative.
«Nous saluons toute réglementation qui pourrait venir de Suisse», se contente de dire Ruediger Krech. De son côté, la cheffe du secrétariat de la Convention-cadre de l'OMS contre le tabac Ariana Blanco est moins offensive que sa prédécesseure qui avait qualifié l'attitude suisse de «honte». Comme plus de 100 ONG avant elle, elle appelle Berne à ratifier la Convention-cadre et son protocole. La Suisse «n'est pas le pire acteur», dit-elle. De nombreux États sont en cause, selon elle.