ItalieTéléphones bientôt confisqués?
Pour réduire le nombre d'accidents de la route provoqués par l'utilisation du téléphone mobile au volant, l'Asaps, l'association pour la sécurité routière, propose de saisir le cellulaire des contrevenants.
- par
- Ariel F. Dumont

12,4%: C'est la proportion d'utilisateurs d'un téléphone portable au volant recensés par l'Asaps, l'association italienne pour la sécurité routière, aux heures de pointe en 2013.
«A la première infraction, nous proposons que le téléphone soit confisqué pendant un mois, et trois mois en cas de récidive. Cette mesure sera assortie, comme c'est le cas actuellement, de la suspension du permis de conduire», explique Giordano Biserni, président de l'Asaps.
La question est de savoir si cette mesure est soutenable d'un point de vue juridique. Cette proposition sur la confiscation de l'appareil implique également celle de la carte SIM, l'objectif étant d'infliger une sanction administrative. «Nous savons que cette proposition suscitera des remous, mais ce type de sanction serait conforme à la loi adoptée en 1981 qui prévoit la confiscation de l'instrument utilisé pour commettre une infraction administrative», ajoute Giordano Biserni.
Kit main libres et oreillettes
Contrairement à la France qui vient d'interdire les oreillettes, en Italie, les conducteurs doivent être munis d'un kit mains libres pour pouvoir utiliser leur téléphone portable au volant. L'article 173 du Code de la route italien prévoit une amende de 161 euros et la perte de cinq points sur le permis de conduire en cas de violation de la norme en vigueur sur la sécurité au volant. Cette mesure est accompagnée du retrait du permis sur une période comprise entre un et trois mois en cas de récidive. Mais, selon les statistiques approximatives sur les accidents de la route, ces mesures n'ont aucune influence sur le comportement des conducteurs.
«Depuis 2009, l'Italie ne réussit plus à publier des statistiques réelles en ce qui concerne les accidents de la route provoqués par l'abus de drogue ou d'alcool. Une seule chose est certaine: une conversation téléphonique au volant diminue la capacité de concentration du conducteur. Ne parlons même pas de l'envoi de messages au volant qui provoque des accidents mortels», analyse Giordano Biserni.
Selon l'Asaps, le nombre d'utilisateurs d'un portable au volant en 2013 est estimé à 12,4% durant les heures de pointe. Toujours selon l'association, ce chiffre serait aujourd'hui largement dépassé. Autre donnée importante: durant les week-ends, la police routière estime que 40% des accidents de la route sont provoqués par des dérapages.
«Il est probable que ce pourcentage englobe aussi les accidents provoqués par l'utilisation du téléphone portable qui implique une perte du niveau de concentration du conducteur», estime l'Asaps dans son analyse.
Reste au final que, en l'absence de statistiques réelles, il est impossible de dresser un véritable constat des dégâts.