Europa LeagueTholot, Konaté et Fernandes jouent gros à Anfield
Les défaites face à Grasshoppers et Vaduz ont provoqué l'ire de Christian Constantin.
Il y a vraiment un coup à jouer ce jeudi à Anfield Road pour le FC Sion. Dix-neuf-ans après une défaite 6-3 dans une rencontre du deuxième tour de la Coupe des Coupes où ils avaient eu le bonheur d'inscrire les deux premiers buts, les Sédunois peuvent rêver d'une revanche.
Victorieux 2-1 du Rubin Kazan lors de la première journée de cette phase de poules de l'Europa League qui a vu Liverpool ramener un point de Bordeaux (1-1), le FC Sion affrontera une équipe qui sera privée de ses deux meilleurs attaquants, Christian Benteke, blessé, et Daniel Sturridge, ménagé dans la perspective du derby contre Everton dimanche. Il semble également acquis que Brendan Rodgers laissera aussi son maître à jouer Coutinho au repos.
Comme une impasse
Même s'il affirme que l'Europa League "est une belle compétition" et s'il n'ignore pas que son vainqueur sera qualifié pour la prochaine Ligue des Champions, Brendan Rodgers n'a pas d'autre choix que de faire une sorte d'impasse sur le match de jeudi. L'échéance de dimanche prime. Il jouera sans doute sa tête dans ce derby qu'il n'a pas le droit de perdre. Au club depuis 2012, le technicien nord-irlandais suscite sur sa seule personne toute la colère d'une ville lassée de soutenir deux clubs qui ne gagnent pratiquement plus rien depuis des lustres.
Si le FC Sion évolue dans le registre qui fut le sien contre Rubin Kazan avec un Carlitos déchaîné, un Fernandes inspiré et un Konaté opportuniste, tous les espoirs seront permis. Un point lui assurera de conserver la tête du classement dans ce groupe B. Trois lui permettront de faire déjà un pas de géant vers la qualification.
Seulement, l'eau a coulé sous les ponts depuis la victoire contre Kazan il y a deux semaines. Les deux défaites concédées devant les Grasshoppers et le FC Vaduz ont provoqué l'ire présidentielle. Christian Constantin a-t-il vraiment l'intention de se séparer de Didier Tholot si l'équipe ne redresse pas la tête ces prochains jours comme sa dernière déclaration peut le laisser croire ?
La pause internationale qui suivra le déplacement à Saint-Gall dimanche sera peut-être la bienvenue pour un président tenté d'opérer une fois de plus une grande lessive. Mais sacrifier Didier Tholot, l'homme qui lui a offert sans doute la plus belle des treize victoires en Coupe de Suisse, serait bien déraisonnable. Une telle décision accréditerait la thèse selon laquelle le FC Sion est pour un entraîneur, quel qu'il soit, un club où il est strictement impossible de travailler sur le moyen terme.
Fernandes et Konaté: le match pour rêver
Didier Tholot saura très certainement trouver les mots pour réaliser l'union sacrée autour de lui. Le Français avait préparé de manière magistrale la finale de la Coupe de Suisse du 7 juin contre le FC Bâle. A Anfield Road dans un stade chargé d'histoire, ses joueurs témoigneront d'une autre résolution que dimanche face à Vaduz. Ils savent l'exploit possible. Ils n'ont pas oublié que les deux dernières équipes suisses qui sont venues à Liverpool n'ont pas perdu, Bâle en 2002 et en 2014, les Young Boys en 2012.
Edimilson Fernandes et Moussa Konaté, les deux joueurs que Brendan Rodgers a tenu à citer pour illustrer tout le potentiel du FC Sion, savent aussi qu'ils abattent une carte capitale à Anfield Road. Une grande performance de leur part leur ouvrira les portes de ce football anglais qui peut vous offrir des contrats dont ils n'auraient jamais pu imaginer l'ampleur même dans leurs rêves les plus fous.