RupperswilThomas N. avait prévu de récidiver, selon la justice
La justice argovienne a publié lundi son acte d'accusation pour le procès du quadruple meurtre de Rupperswil. L'accusé avait prévu de recommencer.
- par
- Pascal Schmuck ,
- Zurich ,
- ats
Le tribunal d'arrondissement de Lenzburg (AG) a publié lundi l'acte d'accusation pour le procès du quadruple meurtre de Rupperswil. Il en ressort que le suspect, Thomas N., avait planifié et préparé des actes semblables avec deux mineurs, dont les noms ont été gardés secrets, explique 20 Minuten.
Il avait par ailleurs recherché sur internet les identités de ses prochaines victimes qui devaient ressembler au jeune garçon dont il avait abusé à Rupperswil. Selon l'acte d'accusation, l'accusé avait collecté des images de 11 jeunes garçons, âgés entre 11 et 15 ans, avec des informations telles que leur nom, leur adresse ou leur école.
Des vues sur deux autres victimes
Il a particulièrement poussé ses recherches pour un jeune garçon vivant dans le canton de Berne, six jours après le massacre de Rupperswil. En janvier 2016, il s'est rendu à proximité de l'endroit où vivait le jeune garçon avec sa famille. Thomas N. prévoyait de réitérer le scénario qu'il avait appliqué à Rupperswil., à savoir abuser de l'enfant, tuer les membres de sa famille et mettre le feu au domicile.
L'autre garçon qui figurait sur sa liste habitait le canton de Soleure. Thomas N. s'est également rendu dans son quartier en janvier 2016 afin de l'espionner. Dans les deux cas, l'ex-entraineur a cherché à prendre contact avec ses victimes.
Planification et achats
On en sait également un peu plus sur la façon dont Thomas N. a pénétré la maison des victimes L'accusé a préparé son plan dès l'été 2015. Il a effectué des achats, notamment un couteau de cuisine de 30 cm avec lequel il a égorgé ses victimes. Il aussi aussi effectué plusieurs repérages dans le quartier.
Le jour avant de passer à l'acte, il s'est fabriqué une fausse carte de visite avec son ordinateur portable afin de se faire passer pour un psychologue scolaire. Il a aussi écrit une fausse lettre évoquant le suicide d'une élève pour cause de mobbing dans l'école du garçon âgé de 13 ans.
Le jour du quadruple assassinat, le prévenu a attendu que l'ami de la mère parte au travail pour se présenter à la porte entre 07h30 et 08h00. Avec sa fausse carte de visite, il a fait croire à la femme que son fils cadet avait un lien avec l'histoire de mobbing. La mère l'a alors fait entrer. Il a discuté du cas avec la mère, puis seul avec l'enfant.
Filmé sur son téléphone portable
Toujours selon l'acte d'accusation, en menaçant le cadet avec un couteau, il a forcé la mère à ligoter le fils aîné et son amie, avant de l'envoyer chercher de l'argent à la banque, puis l'a ligotée. Il a ensuite abusé sexuellement du cadet. Il a photographié et filmé le tout, puis il a ligoté l'enfant.
L'accusé a ensuite égorgé avec un couteau de cuisine le fils aîné, sous les yeux de son amie, avant de la tuer de la même manière. Puis il a tué la mère en l'égorgeant avant de faire subir le même sort au garçon.
Après avoir tué les quatre personnes, le prévenu a versé du combustible pour lampe à huile un peu partout dans la maison et y a mis le feu avant de quitter les lieux. Il est rentré chez lui et s'est douché avant de faire une promenade avec sa mère et ses chiens. Le soir, il est allé manger à Zurich avec des amis et a joué au casino. «La vie de l'accusé s'est poursuivie comme avant les crimes», écrit le procureur.
Préparation d'un nouveau coup
Quelques jours plus tard, l'accusé a commencé à préparer un coup similaire. Il a cherché sur internet des images d'enfants de 11 à 15 ans ressemblant à sa victime de Rupperswil. Il a repéré deux familles, l'une dans le canton de Soleure, l'autre dans le canton de Berne. Il a préparé de fausses lettres avec en-tête des écoles des deux communes, puis il a fait des repérages sur place en mai.
Le prévenu a été arrêté en mai 2016 dans un café d'Aarau. Il est en exécution de peine depuis décembre 2016. Il est accusé d'assassinats, d'extorsion de fonds, de séquestrations, de prises d'otages, d'actes sexuels avec un enfant, de contraintes sexuelles, d'incendie intentionnel et de pornographie.
Le procès s'ouvre mardi devant le Tribunal de district de Lenzburg, dans un bâtiment de la police argovienne à Schafisheim (AG). Il devrait durer jusqu'à vendredi.