Ses amis le surnomment «Thor» – le surpuissant dieu nordique – en hommage à sa force herculéenne lorsqu'il escalade une via ferrata. Stéphane Zufferey, 41 ans, 95 kilos, est un ferratiste de l'extrême. «Je grimpais si vite que les membres de mon équipe ont commencé à me mettre des boulets aux pieds pour me ralentir et me voilà avec 60 kg de chaînes sur le dos. Alors pourquoi ne pas en faire un record?» commentait-il avant sa tentative.

Mission accomplie. C'est sans grande difficulté qu'il a gravi hier en 31 minutes les 230 mètres de dénivelé de la via ferrata de Moiry, à Grimentz (VS). «Je me suis vraiment éclaté!» lance-t-il avant de se fendre en un éclat de rire victorieux. Un triomphe mérité: pour en arriver là, «Ferathor» a suivi un entraînement exigeant de plus de huit mois. Près de 150 via ferrata parcourues, du sport en salle et de la méditation pour avoir un mental d'acier et faire abstraction de la douleur occasionnée par les chaînes. Mais aussi pour vaincre son éternel vertige. Un comble pour ce passionné d'escalade qui affronte son «handicap» à chaque ascension.

«Les chaînes symbolisent le poids des problèmes que l'on porte tous sur nos épaules. Soit on se laisse écraser, soit on se redresse et on les porte.» Et il sait de quoi il parle. Blessé à une main lors d'un accident il y a trois ans, il n'a quasi pas pu compter dessus pour accomlir cet exploit. Une leçon que l'association Viaferathor veut partager avec des personnes handicapées, pour leur redonner courage.

Les ferratistes espèrent faire reconnaître cette performance insolite comme un record mondial en la faisant homologuer par le Livre Guinness des records.