Rencontre: Tom Hanks: «J'étais fasciné par l'Elvis français»

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RencontreTom Hanks: «J'étais fasciné par l'Elvis français»

L'acteur, fan de Johnny, nous ouvre son cœur après la disparition du Taulier.

Henry Arnaud
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Henry Arnaud

Son nouveau film, «Pentagon Papers», arrivera le 24 janvier sur les écrans romands.

Ce week-end, en pleine première tempête de neige de l'hiver à New York, Tom Hanks a reçu «Le Matin» dans le cadre de la promotion de son nouveau film avec Meryl Streep. «Pentagon Papers», réalisé par Steven Spielberg, qui vient de recevoir six nominations aux Golden Globes, ne sortira pas en Suisse romande avant le 24 janvier. Mais au lendemain des obsèques de Johnny Hallyday à Paris, l'acteur hollywoodien a accepté d'orienter l'entretien sur la star disparue, qui fut non seulement son voisin à Los Angeles, mais aussi son idole française. Exclusif.

Tom Hanks, fan de Johnny Hallyday. Cela a de quoi surprendre, non?

Et pourtant c'est la réalité, j'adorais Johnny et sa musique. Je l'avais découvert par hasard et j'ai des tas d'albums de lui chez moi. J'ai également plusieurs albums de Johnny sur mon iPad que j'écoute régulièrement.

Vous l'avez découvert par hasard: c'est-à-dire?

Absolument, je suis tombé sur un de ses clips il y a bien des années et j'ai été fasciné par cet artiste qui méritait son surnom d'Elvis Presley français.

Quelles sont vos chansons favorites?

C'est difficile de dire les titres car mon français est horrible et j'écoute davantage les chansons de Johnny pour ses harmonies et sa voix si particulière. La première qui me vient en tête est «Tennessee». C'est bien ça le titre?

«Quelque chose de Tennessee»?

Voilà! Mais c'est trop compliqué pour moi à prononcer en français. Cela dit, je connais Hallyday depuis plusieurs décennies. Ses chansons de rock des années 1970 sont extraordinaires. Par exemple, «Music que j'aime» («Toute la musique que j'aime»).

Quelle a été votre réaction à l'annonce de sa mort?

C'est tellement triste d'autant que nous nous connaissions. Je n'oserais pas dire que nous étions amis car nous ne nous voyions pas régulièrement. Mais notre première rencontre restera à jamais gravée dans ma mémoire. J'étais avec mon épouse (ndlr: l'actrice Rita Wilson) dans un restaurant et je me suis penché vers elle pour lui dire: «Je crois que le monsieur qui est en train de manger à la table derrière toi est ce chanteur français que j'adore, Johnny Hallyday. Je me suis alors levé pour aller lui parler et lui dire à quel point j'appréciais ses chansons.

Johnny racontait d'ailleurs que vous aviez été plusieurs fois chez lui pour prendre un verre…

Exact, il passait une grande partie de l'année dans sa maison du quartier de Pacific Palisades, à Los Angeles. Nous étions voisins car sa propriété est littéralement en bas de ma rue.

Peut-on imaginer Tom Hanks tourner un film sur la vie d'Hallyday?

Non, je ne pense pas être le bon acteur pour donner vie à ce grand artiste à l'écran.

Johnny disait de vous que vous étiez de la trempe de Marlon Brando et de Robert Mitchum, ses idoles d'enfance et qu'il vous avait trouvé génial dans votre film «Seul au monde».

Moi, j'aurais adoré être son partenaire dans un film. Des millions de fans connaissent le chanteur, le showman, le rocker, mais je peux vous dire qu'il était aussi un brillant comédien. J'aurais adoré qu'on nous propose un projet commun.

Dernière question à propos de votre nouveau film, «Pentagon Papers», qui a déjà reçu lundi six nominations pour les prochains Golden Globes, dont celle de meilleur film et meilleur acteur pour vous. Que peut-on attendre de ce long-métrage qui n'arrivera que le 24 janvier sur les écrans romands?

C'est important d'expliquer à vos lecteurs en Suisse ce que sont les «Pentagon Papers», car c'est un moment de l'histoire des États-Unis qui est assez méconnu à l'étranger. Au début des années 1970, Katharine Graham était la toute première femme directrice d'un grand journal américain, le Washington Post. Elle a soutenu son rédacteur en chef, Ben Bradlee, lorsqu'ils ont révélé dans le quotidien un énorme scandale d'État sur des affaires secrètes qui avaient été étouffées par quatre présidents à la Maison-Blanche, dont Kennedy.

Quand Steven Spielberg m'a proposé d'incarner ce rédacteur en chef, j'ai accepté dans la seconde. Meryl Streep et moi espérions tourner ensemble depuis longtemps. Ce film est notre chance. À l'heure où Donald Trump parle de fake news et fait tout pour discréditer les journalistes, «Pentagon Papers» est plus important que jamais pour rappeler l'importance des médias et le dur travail qui est réalisé chaque jour par de nombreuses rédactions à travers le monde.

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