FootballToujours ce «je ne sais quoi» qui…
L'équipe de Suisse a connu une semaine un peu agitée, mais ce sont les mêmes problèmes de fond qui restent.
- par
- Robin Carrel ,
- Sion

Les anglophones adorent cette expression: «Un-je-ne-sais-quoi»… Vladimir Petkovic, lui, sait quoi, justement. Son équipe de Suisse a progressé, est une équipe qui compte et qui se qualifie (et se qualifiera, on en prend le facile pari) toujours ou presque pour les grandes compétitions internationales. Cette semaine, mine de rien, elle a fait un nouveau pas vers l'Euro 2020. Reste tout de même ce petit goût amer en bouche.
Le «Mister» l'a avoué encore dimanche soir, après avoir dribblé peu habilement les nouvelles questions sur le «cas Shaqiri». Son équipe manque d'un tout petit quelque chose, qui lui permettra, enfin diront certains, de faire un grand pas en avant dans la hiérarchie mondiale, en passant enfin un tour à élimination directe un jour. Le match gentillet contre Gibraltar de dimanche n'est pas en cause. Deux buts de plus ou de moins ne devraient rien changer à l'affaire…
Ce «Je-ne-sais-quoi», c'est ce but qui change tout au bon moment, en contre, sur une balle en cloche. Contre les Anglais par exemple. Ce dégagement en touche qui permet de gagner sur un vieux 0-1. Contre les Irlandais par exemple. Cette faute tactique horrible mais si précieuse qui permet de ne pas concéder trois buts en neuf minutes et de perdre deux points dans l'affaire. Comme contre les Danois par exemple. Ou même, en étant encore plus gourmand, ce joueur de classe qui en enfile un dès le début de match et qui permet de dérouler ensuite. Comme contre Gibraltar. Par exemple…
On oublie vite que les suiveurs de l'équipe de Suisse n'ont pas pu vibrer pour un Euro ou une Coupe du monde pendant plus de très longues années, entre 1966 et 1994. On s'habitue aux bonnes choses et l'appétit venant en mangeant… Mais quand on est la Suisse, qu'on n'a pas un Roger Federer du football qui tombe du ciel, il faut faire avec le matériel à disposition et la sélection à la croix blanche le fait somme toute assez bien depuis le milieu des années 2000. Même sans Shaqiri cette semaine, elle aurait dû ramener six points avec un peu plus de vice.
Cette «Nati» a-t-elle en son sein de quoi franchir un palier dans le futur? On oublie bien vite qu'elle n'avait que 25,7 ans de moyenne d'âge cette semaine… Et avec un Xherdan Shaqiri motivé comme jamais pour faire taire les rumeurs de vague à l'âme et de bisbilles internes, n'a-t-elle pas là LE joueur à même de faire basculer les rencontres décisives d'octobre contre le Danemark et l'Irlande? La solution viendrait-elle d'un état d'esprit hors norme, comme certaines équipes sous le feu des critiques arrivent à développer? Ce serait pas mal de répondre à ces questions par l'affirmative le mois prochain et d'enchaîner lors de l'été 2020, tiens...