CyclismeTour de France/3e étape - Simon Gerrans, l'éloge de la persévérance (PORTRAIT)
Par Simon VALMARY CALVI (France / Haute-Corse), 01 juil 2013 (AFP) - L'Australien Simon Gerrans a ajouté lundi à Calvi une deuxième victoire d'étape du Tour de France à un palmarès bâti sur le tard après plusieurs années de galère entre Australie et Europe.
Simon Gerrans (33 ans) est un sniper qui s'impose régulièrement en opportuniste, un trait de caractère qui lui a permis de faire carrière dans le vélo. Son succès d'étape en Corse vient s'ajouter à un précédent sur la Grande Boucle (en 2008), dans la station italienne de Pratonevoso, mais il s'est également imposé sur le Tour d'Italie (2009) et sur le Tour d'Espagne (2009, 2010) et a remporté l'an dernier la prestigieuse classique italienne Milan - Sanremo au nez et à la barbe du puissant Suisse Fabian Cancellara. "On (les Australiens) a une bonne réussite en France: on a gagné des maillot jaunes, des étapes, le classement général, des maillots verts... Je suis content de continuer la tradition australienne !" sourit le coureur de poche (1,70 m). Gerrans a été initié au cyclisme par l'un des pionniers de ce sport en Australie, Phil Anderson, le premier maillot jaune venu de Down Under (1981, 1982), qui vivait non loin de chez ses parents à Mansfield, en plein bush australien, à 200 kilomètres de Melbourne. Mais pour un enfant des Antipodes, faire carrière dans le cyclisme n'est pas chose aisée. La galère de Gerrans commence en 1999 quand, à 19 ans, il part tenter sa chance en Europe. Quatre équipes en cinq ans Il a prévu de rejoindre l'équipe réserve de la Mapei mais la formation suisse s'arrête à son arrivée. Il court alors pour une équipe norvégienne (Ringerike), puis une portugaise (Boavista). Avec l'aide de son compatriote Baden Cooke, il trouve finalement une place dans un petit club de Nantes qu'il rejoint après avoir vendu sa voiture pour se payer le billet. Le manager de l'équipe AG2R Vincent Lavenu repère ce coureur puncheur et l'embauche en 2005. Il enchaîne les succès et les équipes: Crédit Agricole en 2008, Cervélo en 2009 puis rejoint la toute nouvelle formation Sky en 2010. Dans l'équipe britannique, il vit dans l'ombre de Bradley Wiggins et son profil de coureur polyvalent ne lui offre même pas un rôle d'équipier. Il décide alors de participer au lancement en 2012 de la formation australienne GreenEdge (devenue Orica). "Chez Sky, je n'aurais pas fait le Tour. Ils avaient besoin de purs grimpeurs, de purs rouleurs pour encadrer Wiggins. Avec eux, je n'aurais d'ailleurs même pas gagné Milan-Sanremo, parce qu'ils ne m'auraient pas accordé cette liberté d'action que j'ai trouvée chez GreenEdge", expliquait-il l'an dernier dans un entretien au journal L'Equipe. Entouré de ses compatriotes, Gerrans a trouvé la confiance et a achevé son évolution. "Quand j'étais jeune, si je voulais remporter une étape, je devais aller chercher une opportunité, me faufiler dans la bonne échappée. Et ensuite, en groupe réduit, j'avais mes chances, a-t-il souligné lundi. Mais maintenant, je suis devenu plus fort, plus mature et je suis capable de gagner comme aujourd'hui (lundi ) dans un sprint avec un bon peloton". sva/bvo