cyclismeTour de France - 4e étape: le "soulagement" et la "fierté" de Froome (PAPIER D'ANGLE)
Par Benoît NOEL Cambrai, 7 juil 2015 (AFP) - "Soulagé", "fier", "heureux": Chris Froome affichait un sourire franc mardi à Cambrai à l'arrivée de l'étape dite "des pavés", félicité par ses équipiers, presque dans une ambiance de fête devant le bus de la formation Sky.
Certes le Britannique a laissé son maillot jaune à l'Allemand Tony Martin. Mais l'essentiel n'est pas là. "Froomey" a passé la journée sans casse, constamment aux avant-postes, et est sorti "grandi" (selon son équipier Nicolas Roche) du premier grand rendez-vous de sa carrière avec les pavés, si l'on excepte une apparition discrète à Paris-Roubaix en 2008. "L'objectif N.1 était de conserver les écarts sur les autres postulants au classement général. C'est une totale réussite", se réjouissait son directeur sportif Nicolas Portal. Ce ne fut pourtant pas sans frayeur. Car le poids plume de la formation Sky n'a pas toujours semblé très à l'aise sur les sept tronçons pavés au programme de l'étape disputée au départ de Seraing en Belgique. "C'était parfois très chaud, reconnaissait son équipier Geraint Thomas. Mais Chris m'a épaté. C'est souvent moi qui sautait de sa roue". "Il a montré à ses équipiers qu'il était très fort, enchainait Portal. Il vont pouvoir aller au charbon pour lui avec la certitude qu'il peuvent compter sur un leader qui ne les décevra pas. Mais en doutaient-ils ?". Froome a résisté à tout. Les coups d'accélération de Vincenzo Nibali, les pavés qui secouaient dans tous les sens sa frêle carcasse, les trottoirs parfois dangereusement proches. Et ce peloton où chacun luttait pour sa survie, son placement aux avant-postes. "Aujourd'hui, Chris n'a pas eu peur de frotter, on l'a vu remonter seul le groupe de tête à plusieurs reprises. Je pense qu'il en a épaté plus d'un, se détachant de son image de pur grimpeur", poursuivait le directeur sportif. Il y a un an, Froome avait abandonné dans un étape similaire à celle de ce mardi, suite à une chute, avant même d'avoir goûté aux pavés. Officiellement, selon son manager Dave Brailsford, le vainqueur du Tour 2013 avait "faim de pavés, rassuré par ce qu'il avait ressenti et montré lors des reconnaissances". En réalité, Froome redoutait certainement cette étape secouante. Sinon, comment expliquer son "soulagement" à l'arrivée ? "Bon allez, c'est vrai. Ce matin, on n'était pas forcément très à l'aise", finira par reconnaître son équipier néerlandais Wouter Poels. Autre motif de soulagement pour le Kenyan blanc: la perte (provisoire ?) du maillot jaune. "On n'a plus le maillot, c'est très bien", a-t-il lancé à Nicolas Roche. "C'est effectivement une très bonne chose, reconnaissait Portal. On ne peut pas dépenser de l'énergie sans cesse sur trois semaines pour conserver le maillot. Il faut savoir être sage. L'important c'est Paris". "Etixx va vouloir défendre le jaune de Tony (Martin) et demain ils auront encore plus le poids de la course avec une arrivée qui convient à Mark Cavendish. Ils vont cadenasser la course: pour nous c'est parfait", concluait le Britannnique Ian Stannard. bnl/bvo