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cyclismeTour de France - 4e étape: Tony Martin, rouleur en mode "Flahute" (PORTRAIT)

Par Benoît NOEL Cambrai, 7 juil 2015 (AFP) - Tony Martin, vainqueur de la quatrième étape et nouveau maillot jaune du Tour de France, avait des airs de Flahute mardi à l'arrivée de l'étape dite "des pavés", au point de faire dire à son manager chez Etixx, Patrick Lefevere, que l'Allemand "a les capacités pour remporter un jour le Tour des Flandres".

"J'ai toujours su que Tony était fait pour rouler sur les pavés. Le Tour des Flandres ? Paris-Roubaix ? Il a encore du temps: il est encore jeune", affirmait le dirigeant belge mardi. Martin a tout de même déjà 30 ans et un palmarès enviable. Notamment dans l'exercice du chrono. Champion du monde en 2011, 2012 et 2013, il a mis fin au règne de Fabian Cancellara, maître du contre-la-montre (champion du monde 2006, 2007, 2009 et 2010) en enchaînant ces trois couronnes mondiales. Mais il peut aussi gagner des courses comme Paris-Nice (2011), le Tour du Benelux, le Tour de Belgique, le Tour d'Algarve, le Tour de Pékin... Sur les routes du Tour, Martin n'est pas non plus un inconnu. Il a d'ailleurs réalisé l'un de ses plus grands exploits sur la Grande Boucle, le 13 juillet dernier à Mulhouse, en menant à bien une échappée de près de 60 kilomètres sur un parcours pas vraiment plat. Son succès à Cambrai est déjà le deuxième d'un Allemand sur ce Tour-2015 après la victoire d'André Greipel lors de la deuxième étape en Zélande. "C'est important, confessait-il mardi. La chaîne publique allemande diffuse à nouveau les images du Tour en direct (après une interruption de quatre ans suite aux affaires de dopage, ndrl). J'espère que mes compatriotes sont conscients de nos exploits". Car si Marcel Kittel, vainqueur de huit étapes en 2013 et 2014, n'est pas présent cette année, Martin fait partie de ces Allemands qui ont redonné de l'éclat au cyclisme d'outre-Rhin avec Greipel et John Degenkolb, vainqueur de Milan-Sanremo et de Paris-Roubaix au printemps dernier. Martin est né à Cottbus en Allemagne de l'Est en 1985. Ses parents ont gagné la République fédérale quelques jours avant la chute du Mur de Berlin. Il a d'abord accompli l'essentiel de sa carrière à domicile, débutant dans l'équipe Thüringer Energie avant de rejoindre le Team High Road, successeur de la T-Mobile qui deviendra ensuite Columbia puis HTC. Engagé en 2012 par la formation belge Omega Pharma-Quick Step (aujourd'hui Etixx), il semble avoir trouvé au plat pays un environnement idéal pour encore étoffer son palmarès. "Tony est persévérant. Il gagnera un monument", espère Lefevere. Persévérant ? C'est le moins que l'on puisse écrire. Après être passé à deux reprises tout près du maillot jaune ces derniers jours, l'Allemand s'est employé à conjurer le mauvais sort mardi. Et ce n'est pas une crevaison (qui l'a retardé dans un secteur pavé) qui a eu raison de sa rage de vaincre. bnl/bvo

(AFP)

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