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cyclismeTour de France - Zoetemelk et Janssen cherchent désespérément un successeur (MAGAZINE)

Par Benoît NOEL Utrecht (Pays-Bas), 27 mars 2015 (AFP) - Joop Zoetemelk et Jan Janssen, les derniers Néerlandais vainqueurs du Tour de France, cherchent désespérément un successeur à 100 jours du départ de la Grande Boucle, le 4 juillet depuis Utrecht, ville dont les deux anciens champions sont devenus les ambassadeurs.

Depuis le succès de Zoetemelk en 1980, plus aucun néerlandais n'a rapporté le maillot jaune à Paris. "Pour un pays comme le nôtre, avec une telle culture du vélo, ce n'est pas normal de vivre une aussi longue période de disette", affirme Zoetemelk, 68 ans, à l'AFP. Vainqueur du Tour 1968, Jan Janssen, 74 ans, est du même avis: "avec le potentiel qui est le nôtre, un tel vide est étrange". Vendredi, en lançant les festivités à 100 jours du "Grand départ", aucun d'eux n'était optimiste quant au succès à moyen terme d'un compatriote. "J'ai beaucoup d'espoir en voyant courir le jeune Mathieu van der Poel. Il à l'étoffe des grands même s'il est encore un peu jeune pour porter un jugement définitif", ose quand même Zoetemelk. A 20 ans, le fils d'Adrie van der Poel et petit-fils du Français Raymond Poulidor est déjà champion du monde de cyclo-cross chez les Elite. Coureur polyvalent, bon rouleur, bon grimpeur, il est vu par beaucoup comme un futur candidat au podium du Tour. Janssen tempère: "c'est beaucoup trop tôt pour le dire. J'en ai vu des jeunes talents qui cassaient la baraque à 18, 20 ans avant de s'effacer à 22 ans. Mathieu est très talentueux mais il est impossible de savoir s'il sera un coureur de tours". Bernard Hinault, cinq fois vainqueur du Tour, lui aussi présent jeudi et vendredi à Utrecht pour les cérémonies J-100, se veut prudent. "Traditionnellement, les Néerlandais ont toujours éprouvé des difficultés en montagne. Or, pour gagner le Tour, il faut être un grimpeur d'exception", explique le "Blaireau". "A mon époque, les Néerlandais me mettaient en difficulté dans les coups de bordures et lors des contre-la-montre par équipes. Mais une fois dans les cols, c'est moi qui les dominais". Trente-cinq ans plus tard, rien n'a changé, les coureurs du plat pays ont toujours autant de mal à dompter la montagne. "C'est frustrant, car les Néerlandais vivent pour le vélo. Il suffit de voir la ville d'Utrecht pour comprendre que les Pays-Bas disposent d'un potentiel de champions incomparable", remarque Zoetemelk. Chaque jour, près de 100.000 habitants utilisent leur deux-roues sans moteur pour se rendre au travail ou à l'école. La ville disposera bientôt de 33.000 places de parking pour bicylettes. Dans quelques mois, le maire Jan van Zanen inaugurera un parking de 12.000 places, le plus grand au monde. "Le Néerlandais naît sur un vélo. Chacun en possède même plusieurs", souligne Zoetemelk, qui attend "avec impatience" un successeur. "Ce ne sera pas encore pour cette année", assure-t-il, tout en espérant toutefois que le contre-la montre inaugural du 4 juillet sourira à un compatriote. "Lars Boom et Tom Dumoulin ont les capacités pour remporter cette première étape, assure Janssen. Ils seront poussés par le public et le parcours leur convient". bnl/gv

(AFP)

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