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FootballTous perdants au final

Servette et Sion ont fini sur un nul (2-2), ce qui ne fait l'affaire de personne. Le visiteur a égalisé dans les arrêts de jeu grâce à un autogoal de Karanovic, que les «grenat» voulaient remplacer!

par
Nicolas Jacquier
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Keystone
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Le match nul de «fous» qui a sanctionné le dernier derby du Rhône de la saison n'a fait que des perdants. Servette d'abord, parce que les «grenat», auteur d'un aussi incroyable qu'inespéré renversement de situation alors qu'ils étaient encore menés 0-1 à la 86e, ont laissé échapper dans les arrêts de jeu le gain d'un succès qui leur aurait permis de se rapprocher de l'Europe.

Avec la défaite de Thoune et la qualification de Bâle pour la finale de la Coupe, ce qui a eu pour effet de libérer une place supplémentaire, le scénario était pourtant idéal pour des Genevois qui n'ont pas su en profiter. Les circonstances de l'égalisation valaisanne, inscrite par… un Servettien qui n'aurait plus dû être sur le terrain – M. Wermelinger a très bizarrement refusé que le changement s'effectue –, ne devaient qu'aviver la colère des «grenat», sortant certes de la spirale négative de trois défaites consécutives mais relégués à deux points de la 4e?place, désormais qualificative pour la Ligue Europa.

Pour Sion, en termes de conséquences, c'est pire encore, avec un verdict qui devrait définitivement enterrer ses minces espoirs de revenir sur un échappé lausannois qui n'en finit plus de gagner. Accusant ce matin dix points de retard sur le LS – et onze sur GC – alors qu'il en reste «seulement» 18 en jeu, le club de Tourbillon peut gentiment préparer les barrages et commencer à aller visionner Bellinzone et Aarau.

Sédunois maladroits

Ce final haletant ne doit pas occulter la faiblesse d'une partie que Sion aurait pu, dû même, remporter s'il avait affiché moins de maladresse à la finition. Ainsi l'a-t-on vu gâcher un nombre impressionnant de ballons de contres, à l'image de celui cafouillé par Obradovic, seul devant Gonzalez (85e, tir trop mou). Dans un match davantage rythmé par les insultes que les poètes des deux kops s'adressèrent durant toute la rencontre que par l'expression collective des 22 acteurs, Sion a laissé filer sa chance.

«On aurait dû réussir le break, pestait Laurent Roussey. Je ne suis pas déçu de notre prestation, je le suis du résultat. C'est un match que l'on devait gagner facilement. A notre place, le FC Bâle gagnait le même match 5-0! Si le FC Sion veut prétendre être champion de Suisse, on voit le travail qu'il lui reste à effectuer pour espérer succéder un jour aux Bâlois.»

De part et d'autre, signe que ce nul des familles tombé au terme d'un derby de dupes ne faisait l'affaire ni des uns ni des autres, les mines étaient contrites, défaites. Routis: «C'est rageant de perdre ainsi deux points. On avait pourtant fait le plus dur.» Auteur d'un peu banal raté en début de match, quand, cage ouverte et vide devant lui, il ajusta un coéquipier, Pont ne pouvait qu'acquiescer: «L'équipe n'a jamais triché, elle a essayé de forcer le destin.» Pour Pereira, Servette avait «eu le courage de revenir». Un Servette qui aurait pu tout perdre à la… 95e, sur un dernier tir de Tréand.

Sion attend ses 36?points

Pour le barragiste valaisan, incapable de refaire son retard balle au pied, le salut viendra peut-être du Tribunal cantonal bernois, qui doit encore se prononcer au sujet des 36?points de pénalité qui ont été soustraits à Sion et que celui-ci entend bien récupérer. «Pour moi d'ailleurs, lâchait Roussey, on est à 49?points. On se trouve dans une dynamique qui nous apporte des doutes. J'ai rarement vu ça.»

En Valais, l'espoir pourrait paradoxalement aussi venir de… Genève, Servette, qui doit réunir 10 millions de francs d'ici à jeudi et son rendez-vous dans le bureau de la juge Fabienne Geisinger, étant tout sauf certain de recevoir sa licence pour la Super League. Sportivement, le championnat est aujourd'hui terminé. Juridiquement, il ne fait que commencer.

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