FranceTrente ans de prison pour avoir passé la victime au mixeur
Deux hommes voulaient «corriger» le beau-père de la petite amie de l'un d'eux. Ils l'ont finalement tué et ensuite, ils ont débité le corps avant de vouloir le faire disparaître dans le robot ménager.

Les meurtriers avait découpé le corps de la victime et l'avaient passé au mixeur (photo archive).
Trente ans de réclusion criminelle ont été requis jeudi devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes contre les deux principaux accusés dans une affaire d'assassinat entre malfaiteurs remontant à 1998, dans laquelle le corps de la victime a été débité avant d'être en partie passé au mixeur.
Trente ans ont été requis contre Luc Onfray, 45 ans, accusé de l'assassinat de Michel Renard, tombé le 14 novembre 1998 dans un guet-apens tendu au domicile d'un complice, Philippe Rosso.
Onfray avait ensuite fait disparaître le corps, notamment à l'aide d'un mixeur de cuisine. Il a reconnu en partie les faits en début de procès, après avoir tout nié en bloc pendant près de 13 ans.
Une simple «correction»
Trente ans ont également été requis contre Philippe Rosso, 42 ans, à l'origine du procès puisque c'est lui qui a dénoncé les faits en 2004 pour des raisons qui restent toujours obscures.
L'homme est accusé de complicité d'assassinat.
Pour expliquer la raison du guet-apens, Rosso a toujours maintenu avoir voulu donner une simple «correction» à Renard, beau-père de sa petite amie alors âgée de 19 ans.
Celle-ci lui avait notamment confié que Renard l'avait agressée sexuellement.
Trois ans d'emprisonnement ont également été requis contre cette petite amie, Alexandra Martyn, aujourd'hui âgée de 32 ans et au casier judiciaire vierge.
«Barbarie qui provoque la nausée»
Elle est accusée de complicité d'assassinat, ayant fourni des somnifères pour droguer la victime avant le meurtre auquel elle avait donné son aval.
Parlant de «barbarie qui provoque la nausée», l'avocat général Eric Camous s'est cependant attaché à éclairer les raisons qui ont conduit à ce crime.
Pour lui, Alexandra Martyn «est coupable» parce qu'elle «savait la destination (des) médicaments».
Philippe Rosso, a-t-il poursuivi, «c'est la mécanique de l'intelligence» dans cette affaire. Cet auteur d'une trentaine de hold-up, pour lesquels il a précédemment écopé de 32 ans de prison, a bien planifié le meurtre et était «complémentaire» d'Onfray dans l'entreprise criminelle.
Il n'y avait «pas de hiérarchie entre eux», a estimé Eric Camous, alors que Rosso a souvent été présenté comme le «leader» du groupe durant le procès.
Quant à Onfray, c'est «un exécuteur». Et «c'est la réunion des trois qui a abouti à l'acte d'assassinat», selon Eric Camous.
Rosso, Onfray et Renard s'étaient connus dans le cadre de leurs activités militantes au sein du Front national et avaient participé à un braquage ensemble 15 jours avant le meurtre, dont Renard aimait à se vanter. Un peu trop peut-être...
Ce qui a pu constituer, selon l'avocat général, un mobile du crime. Pour Me Jean-Pascal Padovani, avocat de Luc Onfray - seul dans le box des accusés, les deux autres comparaissant libres -, ces 30 ans requis contre son client, «c'est la résonance du sang».
«On sent l'imprégnation de l'horreur de l'acte qui s'est ensuivi», a-t-il estimé lors d'une suspension d'audience, faisant référence au découpage par Onfray du corps de la victime avant de le faire disparaître, notamment à l'aide d'un mixeur. «Mais ce n'est pas lui qui a orchestré ça (...)
S'il n'y avait pas eu M. Rosso, y'aurait-il eu un assassinat? Non.
Onfray a agi par amitié», a asséné Me Padovani durant sa plaidoirie.Avant que le jury ne se retire pour délibérer, Onfray et Rosso, des larmes dans la voix, ont tous deux présenté des «excuses» aux deux filles de Michel Renard, parties civiles au procès.
Ce qu'ils n'avaient pas fait jusque-là.