EscaladeTrump se fait encore recadrer par Twitter
A la suite des violences à Minneapolis, le président américain se fait une nouvelle fois reprendre par Twitter pour «apologie de la violence». Mais le tweet reste.

La tension entre le réseau social et le président américain touche ses messages musclés, qui appelle à une certaine violence.
Un tweet du président américain Donald Trump sur les heurts de Minneapolis (nord des Etats-Unis) a été signalé vendredi par Twitter pour «apologie de la violence». «Ce tweet viole les règles de Twitter sur l'apologie de la violence. Toutefois, Twitter estime qu'il est dans l'intérêt du public que ce tweet reste accessible», a indiqué le réseau social.
«Quand les pillages démarrent, les tirs commencent. Merci!», a écrit M. Trump dans un message pouvant être interprété comme une incitation aux forces de l'ordre à faire usage de leurs armes.
Il 'agit d'un nouvel épisode dans la guerre entre le président et le réseau social mondial. Ulcéré par l'attitude de Twitter à son égard, Donald Trump a signé ce jeudi un décret visant à limiter la protection des réseaux sociaux et la latitude dont ils bénéficient dans la modération de leurs contenus.
«Nous sommes ici pour défendre la liberté d'expression face à un des pires dangers qui soit», a déclaré le président américain dans le Bureau ovale, en référence à ce qu'il a appelé le «monopole» des géants des technologies.
«Ils ont le pouvoir non contrôlé de censurer, éditer, dissimuler ou modifier toute forme de communication entre des individus et de larges audiences publiques », a-t-il élaboré en signant le décret qui devrait être le point de départ d'une longue bataille en justice.
Une régulation du décret du « Communications Decency Act
Très actif sur Twitter où il mêle, à un rythme effréné, annonces politiques, attaques personnelles, théories du complot et propos de campagne, le locataire de la Maison-Blanche dénonce de longue date ce qu'il estime être un biais idéologique et politique de la part des géants de la Silicon Valley. «Nous ne pouvons laisser cela se poursuivre, c'est très très injuste», a-t-il martelé.
Le décret est censé donner la possibilité de réguler la célèbre section 230 du « Communications Decency Act », une loi de 1996, pilier du fonctionnement des plateformes numériques. Elle offre à Facebook, Twitter, YouTube ou Google une immunité contre toute poursuite judiciaire liée aux contenus publiés par des tiers et leur donne la liberté d'intervenir sur les plateformes à leur guise.
Le décret modifierait le champ d'application de cette loi et permettrait aux autorités de régulation de se prononcer sur les politiques de modération des contenus.
Le débat sur le sacro-saint statut d'hébergeur des plateformes en ligne fait rage depuis des mois et dépasse largement le contentieux entre Donald Trump et Twitter. A gauche comme à droite, des voix s'élèvent depuis quelques années pour forcer les réseaux à prendre plus de responsabilités – et donc à mieux filtrer les contenus.
«Vérifiez les faits»
Souvent accusé de laxisme dans son traitement des propos tenus par des dirigeants, Twitter a signalé pour la première fois mardi des messages du président, en ajoutant la mention : «Vérifiez les faits.» Il s'agissait de tweets du milliardaire affirmant que le vote par correspondance était forcément «frauduleux» car sujet aux manipulations.
La question est particulièrement sensible en pleine année électorale bouleversée par la pandémie de coronavirus, qui fait peser le doute sur les modalités de l'organisation de la présidentielle américaine du 3 novembre.
80 millions de followers pour Trump
Donald Trump est suivi par 80 millions de personnes sur son réseau social de prédilection. Interrogé pendant la signature du décret sur la possibilité de supprimer son compte, il a répondu : «Si nous avions une presse honnête dans ce pays, je le ferais en une seconde.»