Singapour Ubisoft visé par une enquête pour harcèlement et discrimination
Le studio Ubisoft de Singapour fait l’objet d’une enquête sur des allégations de harcèlement sexuel et discrimination raciale, ont annoncé les autorités locales.

Le studio à Singapour du célèbre éditeur français de jeux vidéo est dans le viseur des autorités locales.
Une enquête a été ouverte «concernant des allégations de harcèlement sur le lieu de travail et de traitement discriminatoire à Ubisoft Singapour», a annoncé mardi le Tafep, régulateur des employeurs de Singapour. L'autorité se base sur «des informations anonymes contenant des liens vers des articles en ligne.» L’éditeur français de jeux vidéo, connu pour «Assassin’s Creed» ou encore «Far Cry», avait été éclaboussé l’an dernier par des révélations sur le comportement sexiste et violent de plusieurs de ses cadres.
Harcèlement et mauvais traitements
Le régulateur a aussi appelé tous ceux pouvant avoir connaissance d’un comportement illégal, comme une agression ou du harcèlement sexuel, à signaler ces incidents à la police. Le site spécialisé dans les jeux vidéo Kotaku a publié une enquête le mois dernier mentionnant des allégations de harcèlement, de mauvais traitements et des disparités salariales importantes entre expatriés et Singapouriens, basée sur les témoignages d’une vingtaine d’employés et ex-employés d’Ubisoft Singapour s’exprimant sous couvert de l’anonymat. Deux femmes ont témoigné de contacts physiques et de commentaires inappropriés tandis qu’un autre salarié s’est plaint d'«un fossé insensé des salaires entre locaux et expatriés».
Discriminations non tolérées
Ubisoft Singapour a répondu être au courant des allégations évoquées par le régulateur dans un communiqué à l’AFP. «Comme nos discussions (avec le régulateur) sont en cours, nous ne disposons pas d’éléments pouvant être rendus publics à ce stade, précise-t-il. Tous les studios Ubisoft, y compris Ubisoft Singapour, s’efforcent de promouvoir une culture dont les membres de l’équipe et les partenaires peuvent être fiers. Nous ne tolérons pas et n’admettrons pas de discrimination ou d’abus.» Le studio Ubisoft de Singapour, créé en 2008, compte quelque 500 salariés, selon le média local «Straits Times».
Mauvaise réputation
L’industrie des jeux vidéo, où les hommes sont largement majoritaires, souffre d’une mauvaise réputation pour son traitement souvent sexiste des femmes dans les jeux ainsi que pour des pratiques de harcèlement et de discriminations dans les studios. Des allégations contre des managers des studios Ubisoft de Toronto et Montréal avaient débouché sur des démissions et licenciements l’an dernier. D’autres éditeurs de jeux vidéo sont aussi critiqués. Le géant américain Activision Blizzard, accusé d’avoir laissé s’installer discrimination et harcèlement au sein de l’entreprise, a annoncé un remaniement au sein de sa direction.