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BanquesUBS étoffe ses profits mais attend un impact du franc fort

UBS a dégagé un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 3,6 milliards de francs au terme de l'exercice 2014, en progrès de 12,6% sur un an, à la faveur de crédits d'impôts.

ARCHIVES, Keystone

Le numéro un bancaire helvétique attend un impact de l'appréciation du franc sur sa rentabilité mais n'envisage pas de nouvelles mesures d'économies.

«Je suis satisfait de ce que nous avons réalisé en 2014. Les résultats sont solides, notre capital est solide», a déclaré mardi le patron d'UBS, Sergio Ermotti, devant la presse à Zurich. «Notre transformation stratégique est achevée», a-t-il dit, soulignant les objectifs atteints sur le front des actifs pondérés du risque, du ratio de fonds propres et de la banque d'affaires.

Les produits d'exploitation sont stables sur un an à 28 milliards de francs ( 1,1%). En revanche, le résultat d'exploitation avant impôts a chuté de 20,7% à 2,6 milliards, toutefois compensé par un crédit d'impôt totalisant 1,16 milliard. Les charges nettes de restructuration se sont chiffrées à 677 millions l'an passé.

Au dernier trimestre, le profit net s'est étoffé de 5% en comparaison annuelle, à 963 millions de francs, encore à la faveur d'un crédit net d'impôts de 493 millions. Avant l'effet fiscal, le résultat s'inscrit à 538 millions, contre une perte de 554 millions au trimestre précédent.

Le bénéfice net d'octobre à décembre surpasse les attentes des analystes, mais le résultat avant impôts pour la période reste en deçà. A la Bourse suisse, l'action UBS a plongé mardi sur fond d'indice des valeurs vedettes SMI dans le rouge.

Afflux d'argent frais affaiblis

Les afflux d'argent frais dans l'unité de gestion de fortune (Wealth Management) restent plus faibles que l'an passé, processus de régularisation fiscale obligent. Ils atteignent 34,4 milliards de francs au total et 3 milliards au dernier trimestre, en dépit d'apports records en provenance d'Asie. M. Ermotti n'escompte plus de reflux significatifs en Europe.

Wealth Management a néanmoins dégagé son meilleur bénéfice avant impôts (corrigé des éléments exceptionnels) depuis 2008. Celui-ci s'est accru de 4% sur un an à 2,5 milliards de francs, malgré un tassement de la marge brute. Wealth Management Americas a engrangé 10 milliards de dollars (9,2 milliards de francs) de nouveaux fonds, pour un résultat avant impôts corrigé de plus d'un milliard.

La banque d'affaires remaniée, Investment Bank, affiche un résultat d'exploitation corrigé avant impôts de 300 millions de francs. Pour rappel, la division avait passé des provisions supplémentaires pour litiges de 1,7 milliard au 3e trimestre, bouclant sur une perte de 1,28 milliard.

Pas de nouvelles économies

Avec l'abolition du taux plancher par la Banque nationale suisse et les mesures de relance de la Banque centrale européenne, les défis pour UBS se sont accentués. L'institut prévoit que le raffermissement du franc par rapport à l'euro et au dollar - tout comme les taux d«intérêt négatifs dans la zone euro et en Suisse - pèsent sur sa rentabilité et influent sur certains objectifs.

«Le franc fort crée aussi des opportunités», selon M. Ermotti. Au lendemain du 15 janvier, la banque n'a pas bouleversé sa stratégie, insiste le Tessinois. Ainsi UBS, qui comptabilise 37% de sa base de coûts en Suisse, maintient ses objectifs d'économies de 1,4 milliard de francs pour 2014-2015.

Il reste 1,1 milliard à matérialiser cette année, a précisé le chef des finances Tom Naratil. De nouvelles initiatives, qui affecteraient notamment le personnel, ne sont pas envisagées. L'an passé, la banque a versé des bonus en baisse de 6% à 2,8 milliards de francs, a-t-elle par ailleurs indiqué.

Bien commencé

Les effets de l'appréciation du franc sont déjà mesurables. Le taux de fonds propres durs (CET 1) s'est fixé à 13,6% à fin janvier, contre 13,4% à fin 2014. Ceci non pas en raison d'une réduction des actifs pondérés du risque, mais des taux de change, a expliqué la grande banque.

«Bien qu'il soit prématuré de tirer des conclusions concernant le trimestre, nous avons bien commencé l'exercice en cours», assure M. Ermotti. UBS proposera un dividende ordinaire de 0,50 franc par action au titre de 2014, soit le double que l«année précédente, plus une restitution spéciale de 0,25 franc liée à la constitution en holding du groupe.

(ats)

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