BirmanieUn accord trouvé pour les Rohingyas
Un premier accord entre l'ONU et la Birmanie a été signé pour un retour des réfugiés qui ont fui au Bangladesh.
Un protocole pour le retour des Rohingyas a été signé mercredi à Naypyidaw par le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), le Programmes des Nations Unies pour le développement (PNUD) et les autorités birmanes. Il doit établir un cadre de collaboration pour préparer les conditions d'un retour «volontaire», «sûr» ou encore «durable» des réfugiés qui ont fui les violences pour rejoindre le Bangladesh.
Celles-ci ne sont pas encore rassemblées, selon le HCR. Mais cet accord constitue une «première étape indispensable». Il doit permettre aux deux agences onusiennes d'accéder à l'Etat birman de Rakhine d'où sont partis les réfugiés, notamment aux zones interdites depuis les violences d'août dernier.
Le HCR pourra alors notamment donner des indications dans les camps au Bangladesh pour que les Rohingyas puissent décider s'ils souhaitent rentrer ou non. Les deux entités onusiennes pourront évaluer les besoins dans les communautés affectées et renforcer le dispositif pour soutenir le retour de réfugiés dans l'Etat de Rakhine ou dans d'autres régions birmanes.
La Suissesse Christine Schraner Burgener, émissaire de l'ONU pour la Birmanie, doit se rendre dans ce pays prochainement.
Recommandations de Kofi Annan
Le gouvernement s'engagera, lui, à collaborer pour trouver une solution conformément aux recommandations de la Commission qu'avait dirigée l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan. Celles-ci prévoient notamment l'attribution d'une identité et de droits aux Rohingyas. Les autorités birmanes ont toutefois toujours jusqu'à présent rejeté de leur côté toute citoyenneté systématique pour les membres de cette minorité musulmane.
Un accord avait déjà été signé il y a plus d'un mois entre le HCR et le gouvernement du Bangladesh. Au total, plus de 900'000 personnes se sont réfugiées dans ce pays, dont environ 700'000 depuis les violences en août dernier qualifiées de «modèle de nettoyage ethnique» ou de «suspicion de génocide» par l'ONU.
De son côté, le Conseil de sécurité a demandé au gouvernement birman de collaborer avec des spécialistes onusiens pour les investigations sur ces accusations, selon une lettre consultée par l'AFP mardi. Celui-ci a refusé à la Mission d'enquête d'entrer dans le pays.
Une mesure qui avait déjà été appliquée à la rapporteuse spéciale Yanghee Lee. Récemment désignée comme émissaire de l'ONU, Mme Schraner Burgener doit pour sa partse rendre pour la première fois dans le pays dans les prochaines semaines.