DrameUn ado électrocuté et brûlé à 90%
Un ado est entre la vie et la mort après avoir reçu une décharge de 15 000 volts jeudi soir en gare de Cornaux (NE), devant deux amis. Le jeune était monté sur un wagon.
- par
- Benjamin Pillard
Footballeur amateur et apprenti électricien, le Neuchâtelois de 17 ans a traversé les voies puis grimpé sur un wagon-citerne rempli de kérosène.
Les pompiers et la police sont intervenus à Cornaux (NE) où un adolescent du Landeron a été très gravement brûlé, après s'être aventuré sur les voies de chemin de fer, à la hauteur de wagons contenant des produits raffinés.
Un hélicoptère de la REGA a emporté le malheureux au CHUV, à Lausanne (VD).
Hier en début de soirée, près de 24 heures après le drame, Michaël* se trouvait toujours au CHUV, plongé dans un coma artificiel. Et brûlé à 90%.
Jeudi vers 21 h, cet ado de la commune du Landeron (NE), recevait une décharge électrique d'au moins 15 000 volts, après être grimpé sur un wagon marchandise stationné sur les voies ferrées proches de Cornaux. Peu fréquentée par les voyageurs, la gare est avant tout un important centre de triage ferroviaire – avec neuf voies dites de garage –, requis par les industries locales (la raffinerie de Cressier et la cimenterie Jura Cement). C'est sur un convoi citernes rempli de kérosène raffiné que le Neuchâtelois de 17 ans a décidé de monter, malgré les dangers.
Formation d'un arc électrique
Footballeur amateur et apprenti électricien, c'est à moto que Michaël avait rejoint deux de ses meilleurs amis à la gare de Cornaux. Lesquels lui auraient crié de faire demi-tour lorsqu'il s'est mis à traverser les nombreuses voies de chemin de fer, sur une cinquantaine de mètres. De nuit et sous une légère pluie. Une humidité ambiante qui a certainement favorisé la survenance de l'arc électrique apparu lorsque le jeune s'est trouvé sur le wagon – sans avoir été en contact avec les câbles porteurs. «L'adolescent est tombé de la citerne et ses deux amis se sont précipités vers lui pour lui porter secours», détaille Georges Lozouet, ex-inspecteur devenu chargé de communication à la Police neuchâteloise. «La victime est très gravement blessée.»
Des élèves en larmes
«C'est vraiment choquant, personne ne comprend ce qui a pu se passer», réagit la présidente du Conseil communal de Cornaux, Isabelle Weber. Qui précise qu'une cellule psychologique a été mise sur pied au Centre scolaire des Deux Thielles (basé au Landeron), que Michaël fréquentait il y a encore deux ans. «Son directeur m'a rapporté que certains élèves étaient en larmes dans son bureau», précise l'élue PLR.
«Il ne faut jamais s'approcher des lignes de contact CFF, même depuis du matériel roulant à l'arrêt que l'on pourrait penser inoffensif – du courant électrique circule y compris sur ces voies de stationnement», insiste Georges Lozouet. «Le danger est réel et mortel, à commencer par les risques encourus en traversant les voies alors que des éléments peuvent tomber.»
L'enquête ouverte par la justice des mineurs de La Chaux-de-Fonds devra notamment déterminer si les trois mineurs étaient sous l'emprise de l'alcool – voire de stupéfiants – le soir des faits.
*Prénom d'emprunt