Argovie: Un an après le meurtre, le procès se fait attendre

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ArgovieUn an après le meurtre, le procès se fait attendre

Le quadruple assassinat de Rupperswil le 21 décembre 2015 avait profondément choqué. On ne sait toujours pas quand l'auteur du crime sera jugé.

Le meurtre extrêmement brutal dans cette maison argovienne avait choqué la Suisse. L'assassin de 33 ans risque la perpétuité.

Le meurtre extrêmement brutal dans cette maison argovienne avait choqué la Suisse. L'assassin de 33 ans risque la perpétuité.

Keystone

Près d'un an après l'abominable quadruple assassinat de Rupperswil (AG), le Ministère public argovien travaille intensément à l'établissement de l'acte d'accusation. Mais pour l'heure, impossible de dire quand l'auteur du crime sera jugé.

Le Ministère public de Lenzburg-Aarau s'active à boucler l'enquête, a dit à l'ats la porte-parole de la justice argovienne Fiona Strebel. Il lui faudra cependant encore du temps.

Le silence des autorités judiciaires depuis l'arrestation du meurtrier en mai a ses raisons: tous les faits dont a pu prendre connaissance le Ministère public ont leur importance pour l'établissement de preuves devant le tribunal, explique Fiona Strebel. C'est pourquoi la justice ne peut pas, à ce stade, rendre publics certains faits.

Le Ministère public est incapable de dire, pour l'heure, quand l'auteur du crime sera mis en accusation. Cela dépend grandement de l'expertise psychiatrique, qui est en cours. Fiona Strebel ignore aussi combien de temps s'écoulera de l'accusation jusqu'au procès.

Peine maximale

On ne peut que spéculer sur la peine que requerra le Ministère public à l'encontre de l'assassin, âgé de 33 ans au moment des faits. Au vu de la brutalité et de la froideur avec lesquelles le trentenaire a tué quatre personnes, il peut s'attendre à la peine la plus lourde prévue par le Code pénal suisse: la prison à perpétuité et l'internement à vie.

Cette sanction a été prononcée dans le cas des assassinats de Lucie et de Marie. L'internement à vie est notamment prononcé lorsque l'auteur récidive ou lorsqu'il est considéré comme non guérissable pour une longue durée.

Le quadruple meurtre de Rupperswil le 21 décembre 2015 avait profondément choqué. Ce qui semblait l'incendie d'une maison familiale s'est révélé être l'un des crimes les plus atroces commis en Suisse ces dernières années.

Otages

L'homme, qui habitait à proximité et qui n'était encore jamais entré en conflit avec la justice, avait pénétré dans le domicile d'une famille et maîtrisé les quatre personnes présentes.

Il a menacé le fils de 13 ans et forcé sa mère, une femme de 48 ans, à ligoter et bâillonner son autre fils de 19 ans et la petite amie de celui-ci, âgée de 21 ans. L'adolescent a ensuite également été entravé.

Par la suite, l'agresseur a exigé de la mère de famille de lui procurer de l'argent. A deux bancomats de la région, elle a retiré 1000 euros puis 10'000 francs. A son retour, elle a aussi été ligotée.

L'homme a ensuite abusé du plus jeune fils. A la fin, il a égorgé ses quatre otages, mis le feu aux corps avec un accélérateur de flammes et a disparu. Les assassinats et l'incendie volontaire étaient planifiés dès le début, ont conclu les autorités.

L'enquête a piétiné

Dans un premier temps, l'enquête n'a guère avancé, malgré les énormes moyens mis à disposition de la police argovienne. Peu à peu, elle s'est focalisée sur un Suisse de 33 ans, annoncé auprès des autorités comme étudiant et actif en tant qu'entraîneur de footballeurs juniors.

Ce n'est que le 12 mai que le suspect a été arrêté: de manière absolument pas spectaculaire dans un café de la vieille ville d'Aarau. Son ADN et des empreintes digitales ont permis de faire le lien avec le crime.

La perquisition de son domicile a révélé qu'il préparait des actes similaires et qu'il était près de les commettre. Son arrestation a permis d'éviter d'autres meurtres.

Cent mille francs de récompense avaient été promis pour tout indice permettant d'arrêter le quadruple assassin. Ils ont été remis à 42 enquêteurs de la police et du Ministère public argovien.

(ats)

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