BanquesUn ancien cadre de Credit Suisse arrêté à Londres
Un ancien cadre dirigeant de Credit Suisse a été interpellé à Londres. Cet Américano-Britannique est accusé par le département de la Justice américain de manipulation comptable. Il risque l'extradition vers les Etats-Unis.

Image d'illustration.
Un ancien cadre dirigeant de Credit Suisse, inculpé en février par la justice américaine pour manipulation comptable, a été interpellé mercredi à Londres, rapporte le «Wall Street Journal» sur son site internet. Il doit comparaître jeudi en vue de son extradition vers les Etats-Unis.
Les autorités britanniques ont arrêté Kareem Serageldin, âgé de 39 ans, un ancien responsable de la division de courtage des crédits structurés à la banque, a annoncé le quotidien mercredi soir, précisant qu'il avait été incarcéré par la police de Londres. Celle- ci a confirmé officiellement cette arrestation jeudi matin.
Il a été arrêté pour «fraude présumée» sur «demande des autorités des Etats-Unis», a indiqué Scotland Yard dans un communiqué. «Il a été mis en détention et la procédure d'extradition commencera aujourd'hui devant la cour de Westminster», a ajouté la police.
Cet Américano-Britannique vivant en Grande-Bretagne est accusé par le département de la Justice américain de manipulation comptable visant à cacher les problèmes de son ancienne entreprise sur le marché des prêts immobiliers à risque (»subprime»).
Deux autres personnes impliquées dans cette affaire, le Britannique David Higgs et l'Américain Salmaan Siddiqui, ont plaidé coupable en février dernier. Ils risquent une peine jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 250'000 dollars d'amende (235'000 francs).
«Faux semblants de profits»
Les trois hommes ont été licenciés par Credit Suisse en 2008 après la découverte de la fraude. Celle-ci consistait à «gonfler les prix d'obligations adossées à des actifs, dont des titres adossés à des crédits hypothécaires résidentiels subprime» afin de «créer un faux-semblant de profits», avait indiqué la justice américaine au moment de l'annonce de l'inculpation.
Le procureur fédéral de Manhattan Preet Bharara avait déclaré dans un communiqué lors de leur arrestation: «Au moment où le marché immobilier était en chute libre, et où les réverbérations se faisaient ressentir dans toute l'économie, ces prévenus ont décidé qu'ils étaient au-dessus des règles du marché et de la loi».
MM. Higgs et Siddiqui avaient été récompensés par des primes pour l'exercice 2007, avant d'être démasqués. Cette fraude avait poussé Credit Suisse, en mars 2008, à déprécier la valeur de ses actifs dans ce marché de 2,65 milliards de dollars (2,5 milliards de francs). L'action de la banque avait dévissé de 11% à la Bourse de Zurich le jour de cette révélation.
Credit Suisse se distance
Un porte-parole de Credit Suisse a indiqué jeudi à l'ats que ces employés fautifs avaient été immédiatement annoncés à l'organe de surveillance de la Bourse et que la banque coopérait pleinement avec les enquêteurs dans cette affaire. Par conséquent, la banque suisse ne se sent nullement impliquée d'un point de vue juridique.
Selon elle, l'enquête interne a montré que la responsabilité des fautes incombe à ses anciens collaborateurs, ce qu'ont également confirmé en février les autorités boursières américaines (Securities and Exchange Commission/SEC).