Syrie: Un cessez-le-feu sera «difficile», selon Assad

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SyrieUn cessez-le-feu sera «difficile», selon Assad

Le président syrien Bachar el-Assad a estimé lundi «difficile» d'envisager un cessez-le-feu proposé par les grandes puissances.

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Le chef de l'Etat syrien, Bachar al-Assad, s'exprime pour la première fois sur l'accord de cessez-le-feu, qu'il estime «difficile». (16 février 2016)

Le chef de l'Etat syrien, Bachar al-Assad, s'exprime pour la première fois sur l'accord de cessez-le-feu, qu'il estime «difficile». (16 février 2016)

Keystone
Des tirs de missiles ont «tué près de cinquante civils dont des enfants et fait de nombreux blessés» dans «au moins» cinq établissements médicaux et deux écoles à Alep et Idlib (nord de la Syrie), a annoncé lundi l'ONU. (Lundi 15 février 2016)

Des tirs de missiles ont «tué près de cinquante civils dont des enfants et fait de nombreux blessés» dans «au moins» cinq établissements médicaux et deux écoles à Alep et Idlib (nord de la Syrie), a annoncé lundi l'ONU. (Lundi 15 février 2016)

AFP
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Le chef de l'Etat syrien s'exprime pour la première fois sur l'accord de cessez-le-feu conclu vendredi dernier à Munich.

«Jusqu'à présent, ils disent qu'ils veulent un cessez-le-feu d'ici une semaine. Qui est capable de réunir toutes ces conditions en une semaine? Personne», a déclaré le président cité par l'agence officielle syrienne Sana. «Si une organisation terroriste refuse le cessez-le-feu, qui lui demandera des comptes?», a poursuivi Bachar el-Assad qui s'exprimait devant des avocats à Damas.

L'accord conclu entre les grandes puissances à Munich prévoit une «cessation des hostilités» d'ici une semaine ainsi qu'un accès humanitaire immédiat aux villes assiégées. Cette éventuelle trêve n'aurait pas concerné les groupes djihadistes tels que l'organisation Etat islamique (EI) ou le Front al-Nosra, la branche d'Al-Qaïda en Syrie.

«S'il y a cessez-le-feu, cela ne veut pas dire que chacun cessera d'utiliser les armes, ceci est le sens étroit du terme», a estimé Bachar el-Assad. Une trêve «veut dire surtout arrêter de renforcer les positions des terroristes, les empêcher de transporter des armes ou des munitions», a-t-il ajouté.

Le régime du président Assad désigne par 'terroristes' tous les rebelles contre son régime, qu'ils soient membres de l'opposition dite modérée ou djihadistes. Quelques heures avant l'annonce d'un accord sur une trêve vendredi, M. Assad avait confié sa détermination à reconquérir tout le territoire syrien quitte à mener de «longs» combats.

Après l'échec de Genève

Les grandes puissances envisageaient cette cessation des hostilités dans l'espoir de relancer des négociations de paix entre le régime et l'opposition syrienne. Une tentative de pourparlers sous l'égide de l'ONU avait échoué à Genève début février après le lancement d'une offensive du régime syrien, soutenu par une intense campagne de bombardements russes, contre Alep, dans le nord de la Syrie.

Cette offensive a suscité la colère de la Turquie et de l'Arabie saoudite, opposés au régime Assad, qui ont lancé l'idée d'une intervention terrestre en Syrie pour combattre l'EI. Une telle intervention aura des «répercussions mondiales et pas seulement locales», a mis en garde Bachar el-Assad.

La guerre en Syrie a débuté en 2011 quand le régime du président syrien a réprimé dans le sang des manifestations pacifiques réclamant davantage de démocratie. Elle implique aujourd'hui une multitude d'acteurs syriens et internationaux.

(ats)

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