FranceUn chamois teigneux agresse un joggeur
Près de Besançon, un policier de 45 ans a été chargé une dizaine de fois par un chamois. Il s’en sort bien.
- par
- R.M.
Les chamois ont depuis quelques années colonisé les collines de Besançon. Il n’est donc pas rare d’en apercevoir. Par contre être attaqué par l’un d’eux est extrêmement inhabituel. C’est pourtant arrivé à Cédric, un policier de 45 ans, qui raconte son étonnante mésaventure dans «L’Est Républicain».
Vendredi au petit matin, avant d’aller travailler, il est allé courir sur une colline nommée la Chapelle-des-Buis. Après l’ascension, il s’est retrouvé dans une prairie. «J’étais concentré sur mon effort, la tête dans les baskets. Quand j’ai levé les yeux, je me suis retrouvé nez à nez avec un chamois. Il devait être à cinq mètres de moi», témoigne-t-il.
Projeté au sol
L’animal l’a alors fixé. Il s’est ensuite avancé vers lui puis s’est «soudain mis à accélérer pour le charger, les cornes en avant». Le policier raconte avoir réussi à détourner l’attaque du chamois en le déviant avec ses mains.
Mais l’animal n’en est pas resté là. Il a continué à charger, encore et encore. «Il prenait quelques mètres d’élan puis me fonçait dessus. J’ai fini par tomber une première fois au sol. J’avais beau hurler, faire de grands gestes, il continuait», relate Cédric dans le quotidien français.
Frappé avec sa gourde
Le quadragénaire raconte qu’il a commencé à avoir peur d’être touché à une artère ou à un œil: «Je me suis demandé comment j’allais m’en sortir.»
Finalement il a eu la bonne idée de penser à sa gourde, dans son dos. «J’ai réussi à m’en emparer et à le frapper avec, en hurlant. Il est parti dans un bosquet.» L’animal a encore une fois fait mine d’attaquer. Mais il a enfin filé. Cédric, «chargé une dizaine de fois», s’en sort avec une égratignure.
Douze points de suture en 2018
S’il a décidé de parler à «L’Est Républicain», c’est qu’il veut que chacun sache qu’un chamois potentiellement agressif se trouve dans ce secteur. D’autant que lui a la chance d’être un solide athlète d’un mètre quatre-vingt. «Je n’imagine pas le résultat si un enfant ou quelqu’un de moins alerte s’était retrouvé à ma place», glisse-t-il.
Le quotidien rappelle que des précédents avaient eu lieu au même endroit et à la même période en 2018. Un chamois avait violemment attaqué un joggeur. Puis un jeune homme deux jours plus tard, lui transperçant la cuisse avec ses cornes. Résultat: douze points de suture. Un chamois avait alors été abattu, «sans certitude qu’il s’agisse du spécimen en question», est-il relevé…
Ce chamois agressif a-t-il survécu et est-il l’auteur de cette nouvelle attaque? C’est une hypothèse. Interrogé, le président de la fédération de chasse du Doubs Jean-Maurice Boillon voit deux autres possibilités: l’animal est blessé et aux abois. Ou il pourrait s’agir d’une femelle dont le petit est blessé: elle ne peut donc plus l’éloigner et le défend. Quoi qu’il en soit, souligne Jean-Maurice Boillon, une telle agressivité pour un chamois est un «comportement très anormal».