RestructurationUn champion de ski veut sauver sa montagne
Les installations mécaniques de la région de Gstaad perdent de l'argent. Le Rellerli (BE) doit être vendu. Ernesto Bertarelli aimerait acheter, Michael von Grünigen est opposé à cette idée.
- par
- Sandra Imsand

Les installations mécaniques de la région de Gstaad perdent de l'argent. Le Rellerli doit être vendu. Ernesto Bertarelli (à g.) aimerait acheter, Michael von Grünigen (à dr.) est opposé à cette idée.
Touche pas à mes pistes! Voici en somme le message que l'ancienne gloire du ski suisse Michael von Grünigen fait passer aux remontées mécaniques Bergbahnen Destination Gstaad (BDG) et à Ernesto Bertarelli. L'homme d'affaires romand veut racheter les installations du Rellerli (BE). Montant de la transaction: 15 millions de francs. Cet achat s'insère dans un plan d'assainissement de la BDG. «C'est très simple: il y a trop d'installations et pas assez de personnes», explique Erik Söderström, membre du conseil d'administration de la BDG pour la région de Rougemont. Après Zweisimmen et Saanen, la commune vaudoise vient d'accepter ce plan, d'un montant global de 60 millions. «La société réalise un bénéfice d'exploitation, mais ce n'est pas suffisant pour couvrir l'amortissement.» C'est pourquoi l'idée de fermer certaines montagnes et de les vendre à des privés s'est imposée.
Ernesto Bertarelli, installé dans l'Oberland bernois, s'est intéressé au Rellerli, montagne au-dessus du village de Schönried. Et accessoirement montagne des pistes de ski qui ont vu éclore le talent de Michael von Grünigen, double champion du monde de géant et médaillé de bronze aux Jeux olympiques de 1998. Le Bernois est contre cette vente. «C'est dommage que la télécabine soit détruite, car le Rellerli est une des plus belles montagnes de la région», a-t-il expliqué à Blick. La concession se termine fin 2018, échéance à laquelle les remontées mécaniques seront démontées. Et un refuge ou un lodge luxueux prendront la place de la station d'arrivée.
«Je peux comprendre la réaction de monsieur von Grüningen. Il a grandi là, il y skie depuis son enfance. Quand on perd quelque chose, c'est difficile», explique Emmanuel Raaflaub, président du conseil d'administration de la BDG. Si les précontrats de vente ont déjà été signés, le canton de Vaud doit encore approuver ce plan d'assainissement pour que le projet puisse aller de l'avant.
Michael von Grünigen est conscient des besoins d'investissements dans les installations de sa région, il aurait simplement préféré qu'ils prennent la forme d'une participation. Il enjoint Ernesto Bertarelli à discuter avec lui de l'avenir de sa montagne. Du côté de l'entourage de l'homme d'affaires, on affirme que le skieur n'a jamais essayé de prendre contact.