Jura bernoisUn chien policier mord un enfant, les parents portent plainte
Un gamin de cinq ans a été blessé par un berger malinois à Corgémont (BE). Le maître-chien présente ses excuses et mettra désormais une muselière à son compagnon.
- par
- Vincent Donzé
Selon le maître du chien, l’enfant était caché par ce conifère d’ornement, au coin d’un immeuble de l’écoquartier de Corgémont (BE).
L’incident survenu le 27 juin dernier est relaté par «Le Journal du Jura»: «Johan, cinq ans, a été sauvagement mordu par un berger malinois». Jeudi, lematin.ch a retrouvé le propriétaire du chien, un policier entre deux emplois, entre deux cantons, qui travaillait avec son chien sur le territoire bernois. «L’enfant a surgi derrière l’arbuste où mon chien a l’habitude de faire pipi quand on part en promenade», témoigne ce maître-chien.
«Mon chien était en laisse. Surpris, il a eu peur», insiste le policier. Depuis, sa laisse a été raccourcie et l’animal de sept ans portera désormais une muselière. «Je me suis excusé auprès du père de l’enfant, en téléphonant le lendemain», assure le maître-chien, qui préfère le terme «pincé» à celui de «mordu».
Il était 10 heures, le dernier samedi de juin, quand en bordure de chemin, au coin d’un immeuble, Johan s’affairait à ses jeux de construction, avec son frêre aîné Alex. «J’ai entendu les cris de mes enfants et des aboiements», témoigne la maman dans «Le Journal du Jura». Selon elle, «le chien se serait approché de Johan très vite et par-derrière, pour le mordre ensuite directement dans le bas du dos».
Aux urgences
Johann a été transporté en ambulance aux urgences du Centre hospitalier biennois. Sa blessure était profonde dans la région lombaire. Elle a nécessité des soins intensifs et deux semaines d’antibiotiques, mais la plaie n’a pas été recousue.
Une enquête a été ouverte d’office, mais les parents ont porté plainte. «Depuis, les chiens en général ont tendance à nous faire peur», disent-ils en envisageant une psychothérapie familiale pour pallier toute forme de cynophobie.
L’office du vétérinaire cantonal Reto Wyss devra déterminer pourquoi le chien policier a mordu sans recevoir d’ordre de son maître, même hors service et hors exercice. A priori, l’enjeu concerne principalement les assurances.
Rien remarqué
La peur du chien policier persiste-t-elle dans le quartier, comme l’affirme «Le Journal du Jura»? «Je n’ai rien remarqué», dit un résident présent dans l’écoquartier de La Gaude une semaine sur deux. Mais le «JdJ» évoque la persistance d’un «traumatisme ambiant»: le berger malinois est perçu dans le secteur comme menaçant et agressif.
«C’est la première fois que ça lui arrive. Avec un enfant, ça me touche beaucoup, même s’il n’aura pas de séquelles», conclut le maître-chien. Pendant l’enquête, ce policier tient à protéger son chien: il tait son nom et ne l’exhibe pas.