D'après les explications de ses collègues, la victime – une Roumaine de 34 ans – voyait son bourreau, un Suisse, également la trentaine, depuis 3 ans. Ce dernier lui donnait passablement d'argent. Il espérait bien des choses avec elle. Il a fini par comprendre qu'elle ne l'épouserait pas, étant déjà mariée dans son pays, ce qui aurait provoqué son geste. L'homme en question viendrait de la région et serait rouquin. Les collègues sont choquées mais n'ont pas peur : «C'est un crime passionnel.»

Le tueur serait venu avec un complice, d'après les prostituées. Le duo a d'abord coupé la caméra de vidéosurveillance à l'entrée du salon, puis a tabassé une collègue de la victime. Elle avait des béquilles et une jambe dans le plâtre, mercredi matin, au moment où elle est revenue sur place en compagnie des enquêteurs. La victime, Sonia, n'a pas pu s'échapper. «On l'a entendue crier cinq minutes avant les coups de feu. Le temps, pour nous, de nous habiller. Quand nous sommes sorties dans la rue, tous les voisins regardaient la scène, mais personne n'a bougé.» Et d'exprimer leur stupéfaction face à ce manque de réaction.

Un important dispositif de recherches a été mis en place par la Police cantonale vaudoise, permettant l'interpellation d'un suspect tôt mercredi matin. L'homme a été entendu par le procureur de service. La police n'a rien pu dire sur l'implication d'un éventuel complice. Mais elle a confirmé à «24 heures», en fin d'après-midi, l'arrestation d'un deuxième suspect.

Les inspecteurs de la Police de sûreté poursuivent les investigations afin d'établir les circonstances de ce drame, sous la direction du procureur de service qui s'est déplacé durant la nuit sur le lieu de l'homicide.

Le procureur a ordonné une autopsie, effectuée au Centre universitaire romand de médecine légale (CURML).