FranceUn document «égaré» aurait-il pu éviter la prison à Ramadan?
L'islamologue suisse affirme qu'il se trouvait dans un avion l'après-midi où l'une des plaignantes l'accuse de viol. Un document le prouvant aurait été temporairement perdu.
- par
- cga
L'islamologue suisse de 57 ans arrive au tribunal de Paris, en compagnie de sa femme et de son avocat, pour être entendu pour des accusations de viols. (Jeudi 13 février 2020)
Tariq Ramadan était convoqué le 23 janvier, mais il avait fait ce jour-là un malaise au rez-de-chaussée du tribunal et l'audition avait été annulée. (Jeudi 13 février 2020)
Le Tribunal fédéral a donné tort à Tariq Ramadan, qui demandait que la plaignante genevoise et ses avocats soient contraintes au silence durant la procédure. (Mercredi 5 février 2020)
Une réservation de billet d'avion aurait-elle pu éviter à Tariq Ramadan de passer par la case prison? C'est en tout cas ce que suggère «Le Parisien» dans son édition du jour. L'islamologue suisse a été mis en examen pour viols et placé en détention provisoire vendredi avant son passage, ce mardi devant le juge.
Cependant, il a fourni, via ses avocats, un alibi qui pourrait le disculper dans l'un des deux dossiers. Il s'agit d'une réservation de billet d'avion, qui après avoir disparu durant la procédure, a refait son apparition dans l'enquête. Le 9 octobre 2009, Tariq Ramadan dit avoir réservé un voyage entre Londres et Lyon et avoir ainsi atterri à l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry à 18h35. Il devait en effet se rendre à une conférence le soir même dans la ville française. Pour Yassine Bouzrou et Julie Granier, les avocats de l'islamologue, «cette information fragilise considérablement les déclarations de son accusatrice qui explique avoir été violée dans l'après-midi».
«Défaut de communication»
La défense de Tariq Ramadan demande la saisie de l'Inspection générale de la justice pour comprendre pourquoi une note datée du 6 décembre faisant état de cette réservation a été «égarée». Les avocats se plaignent dans un courrier adressé au ministère de la Justice d'un «défaut de communication» qui porte «gravement préjudice à monsieur Ramadan». Le quotidien francilien explique que la transmission de cette note a été confirmée dans un mail le 7 décembre dans lequel le service de l'accueil et du bureau d'ordre pénal du parquet en accuse réception. Mais les enquêteurs ne l'ont ensuite jamais reçu et n'ont donc pas pu vérifier cet alibi jusqu'à son intégration au dossier, le 1er février... soit la veille de son incarcération.