États-UnisUn élu allié de Trump dans la tourmente pour une vidéo violente
Paul Gosar, élu républicain de l’Arizona, avait publié une vidéo d’animation où il tuait la démocrate Alexandria Ocasio-Cortez. Il risque un blâme du Congrès, une procédure rare.

Paul Gosar risque un blâme public, aussi nommé «censure», soit la punition la plus sévère à laquelle les élus peuvent être soumis à la Chambre des représentants. Seuls quelques membres du Congrès ont subi cette sanction au cours du siècle passé.
Les élus américains du Congrès doivent voter, ce mercredi, pour décider de réprimander ou non un élu républicain, Paul Gosar, après que ce proche de Donald Trump a publié une vidéo parodique le montrant en train de tuer une élue démocrate et attaquant le président Biden. Si elle était approuvée, cette motion infligeant un blâme officiel, une procédure rare, viendrait encore davantage souligner le fossé qui se creuse chaque jour entre les deux partis aux États-Unis.
Proche de l’extrême droite, Paul Gosar devrait alors se tenir debout et écouter en silence la présidente de la Chambre des représentants lui lire un texte, selon lequel «les représentations de violence peuvent inciter des violences réelles et mettre en danger la sûreté des élus, comme on l’a observé dans cette Chambre le 6 janvier 2021», jour de l’assaut sur le Capitole par des partisans de Donald Trump.
Blâme public
L’élu de l’Arizona ne risque pas d’être destitué de son siège, mais il rejoindrait une autre élue proche de Trump, Marjorie Taylor Greene, comme le deuxième républicain de la Chambre à perdre cette année ses fonctions au sein des commissions parlementaires.
Cette procédure de blâme public, nommée «censure», est la punition la plus sévère à laquelle les élus peuvent être soumis à la Chambre des représentants, et seulement une poignée de membres ont subi cette sanction au cours du siècle passé, le dernier exemple remontant à onze ans.
Allié vindicatif de Donald Trump, Paul Gosar se fait régulièrement l’écho des accusations sans fondement de fraude électorale lors de l’élection présidentielle de 2020, lancées par l’ancien président républicain. Il est également considéré comme proche des milieux nationalistes blancs et a fait l’éloge des émeutiers du 6 janvier.
Aucun remords
Ce dernier scandale le concernant a éclaté après qu’il a tweeté une vidéo d’animation de style japonais, où on le voit tuer l’élue de gauche Alexandria Ocasio-Cortez et attaquer Joe Biden avec un sabre. Paul Gosar a retiré la vidéo, qui avait accumulé plusieurs millions de vues, mais n’a pas exprimé de remords en public, ni d’excuses envers ceux ciblés.
Le vote devrait être une formalité, puisque la sanction ne requiert qu’une simple majorité, les démocrates possédant une marge de trois voix, et le soutien sur cette question de deux républicains. D’autres élus républicains ont déjà signalé en coulisses qu’ils comptaient répliquer s’ils retrouvaient la majorité aux élections de mi-mandat, en 2022.