FranceUn faux avocat arrêté en plein procès
Un escroc Français de 35 ans aurait plaidé dans une vingtaine d’affaires avant d’être démasqué.
- par
- R.M.
Le faux avocat plaidait au tribunal de Cusset, dans l’Allier, lorsqu’il a été interpellé.
Sébastien Buisson, 35 ans, était la semaine dernière au tribunal de Cusset, dans l’Allier, pour défendre deux de ses clients. Peu connu dans la région, cet avocat a précisé qu’il était inscrit au barreau de Paris.
Mais «maître» Buisson a enchaîné les comportements étranges. Avant l’audience, il fait des selfies avec ses clients devant le tribunal. Puis durant les débats, malgré son bagout, il a parfois hésité ou ne semblait pas comprendre des termes juridiques ou de procédure. «Clairement, il n’avait pas les codes, ne maîtrisait pas le jargon», expliquera Eric Neveu, le procureur, au «Parisien». «Et je ne vous raconte pas le niveau de sa plaidoirie», taclera Maître Karim Benalikhoudja, présent dans la salle.
Ce dernier a commencé à avoir des doutes et a glissé un petit papier au substitut du procureur. «Avocat?», était-il inscrit. Le substitut a alors vérifié dans l’annuaire de la profession mais n’a trouvé aucun Buisson au barreau de Paris. Quelques recherches sur internet plus tard il a découvert que ce drôle d’avocat a onze condamnations à son casier judiciaire…
260 000 euros détournés?
«Fin de la représentation, le faux avocat est arrêté dans l’enceinte même du palais», relate «Le Parisien». L’homme parti menotté n’est pas du tout avocat et il l’a admis lors de la garde à vue qui a suivi. Il a dit avoir rêvé de porter la robe noire et aurait déjà sévi ailleurs. «On a d’ores et déjà établi qu’il avait représenté des clients dans une vingtaine de dossiers sur le territoire», a commenté le procureur Eric Neveu.
Sébastien Buisson est surtout connu pour une autre affaire. Il est le fondateur et président des Nez rouge, une association de Limoges qui proposait des spectacles de clowns aux enfants malades dans les hôpitaux. Or il est soupçonné d’avoir détourné et mis dans sa poche 260 000 euros de dons entre 2014 et 2018. Cette affaire n’a pas encore été jugée.
Pour avoir «joué» à l’avocat Sébastien Buisson est désormais accusé «d’activité illégale du métier d’avocat mais aussi d’escroquerie en récidive vis-à-vis de ses clients», explique France bleu. Il risque théoriquement jusqu’à 10 ans de prison. Ironie de l’histoire, l’escroc «défendait» ce jour-là des clients victimes d’escroquerie.