BienneUn ferblantier, ça fait autant de bruit qu'un ferrailleur
Les riverains avaient obtenu le départ d'un démolisseur de voiture. Problème: l'activité industrielle ne s'est pas améliorée.
- par
- Vincent Donzé

«Le métal est découpé, meulé, martelé...», déplore un voisin.
La pétition de l'an dernier a porté ses fruits: jugé trop bruyant par 75 riverains du quartier de Mâche, à Bienne, un ferrailleur doit quitter l'espace loué dans une halle industrielle, son contrat de bail ayant été résilié sous la pression.
Las! Tandis que ce démolisseur de voitures respecte tant bien que mal un ultimatum fixé au 31 juillet dernier, c'est un ferblantier installé dans la même halle industrielle qui exaspère désormais les riverains.
Rue Jakob 55
Seul objet de satisfaction: le dépôt à ciel ouvert de voitures bonnes pour la casse a quasiment disparu, à la rue Jakob 55, sur la parcelle 4530. Mais au niveau sonore, le ferblantier qui s'est installé a pris le relais: «Le métal est découpé, meulé, martelé...», déplore un voisin.
Vidéo à l'appui, ce propriétaire d'un appartement acquis il y a cinq ans a dénoncé une activité industrielle qui s'est parfois prolongée au-delà de 23 heures. Suite à sa dénonciation, la police est intervenue.
Pause de midi
Le voisin mécontent a encore appelé la police à deux reprises. Une fois pour dénoncer le non-respect d'une pause de midi et l'autre fois, du sprayage au pistolet sans protection.
À défaut de lancer une seconde pétition, le riverain a alerté le Service municipal de l'urbanisme, en dénonçant le bruit de la presse, le passage des camions, l'odeur du diesel et la peinture giclée: «Une telle situation ne peut plus durer», a-t-il écrit en évoquant son «désarroi».
Tout à fait conforme
Réponse des autorités à la plainte visant la serrurerie: «L'affectation est tout à fait conforme à la zone à bâtir». Le principe d'un contrôle du bruit a été admis, mais le plaignant a été prévenu: si la valeur limite venait à être respectée, la moitié des frais évalués entre 600 et 1 200 francs lui serait facturée.
Rentabilisée par un promoteur immobilier, l'ancienne halle des tréfileries cédera la place à un lotissement d'habitation. Il s'agit pour la Ville de bâtir un nouveau quartier «vivant et de haute qualité» le long de la rue Jakob, mais ce vaste projet est loin d'être finalisé.
De 13 étages
Les plans prévoient la construction de plusieurs immeubles de cinq à huit étages, ainsi qu'une maison-tour de 13 étages, pour des logements et des bureaux. Cette planification résulte d'un concours d'urbanisme lancé en 2016.
L'an dernier dans «Le Journal du Jura», le maire Erich Fehr a expliqué pourquoi le périmètre était destiné à des habitations plutôt qu'à des entreprises: «Nous voulons éviter des conflits de voisinage».