ColombieUn manifestant tué et quatre policiers blessés à Cali
En Colombie, la ville de Cali est le théâtre, ces jours, de heurts entre forces de l’ordre et manifestants qui réclament une politique plus égalitaire. Ces violences ont fait un mort.

Cali est toujours le cadre de violentes manifestations.
De nouveaux affrontements entre policiers et manifestants à Cali, dans le sud-ouest de la Colombie, ont fait un mort parmi les protestataires et quatre blessés parmi les forces de l’ordre, ont annoncé, vendredi, les autorités.
Les heurts ont éclaté jeudi, en fin de journée, lorsque la police a tenté de disperser des manifestants encagoulés qui avaient érigé une barricade sur un des axes permettant d’accéder à la troisième ville du pays.
Tué sur une barricade
«Les policiers ont été reçus par des tirs d’armes à feu, l’un d’entre eux a été atteint», a indiqué le sous-commandant de la police de Cali, le colonel Guillen Amaya. «Trois autres ont été blessés au cours des affrontements.» Juan David Muñoz, âgé de 23 ans, a été tué alors qu’il se trouvait sur la barricade, a précisé un porte-parole du Secrétariat à la sécurité de la ville, sans donner de détails sur les causes de la mort.
Les heurts ont eu lieu dans la zone de Paso del comercio, où les manifestants bloquent régulièrement des routes depuis le 28 avril, début d’un mouvement de contestation sociale d’une ampleur inédite dans le pays.
Barrages malgré la suspension
Mardi, le Comité national de grève, initiateur du mouvement, mais qui ne représente pas tous les secteurs impliqués dans la mobilisation, a annoncé la suspension des manifestations jusqu’au 20 juillet, après avoir déjà suspendu des pourparlers, infructueux, avec le gouvernement. Des groupes de protestataires continuent cependant de se mobiliser ou d’organiser des barrages routiers dans divers quartiers de Cali et de Bogota.
Jeudi, l’envoyé spécial de l’Union européenne, Eamon Gilmore, a fait part au président de droite Ivan Duque de sa «préoccupation» concernant le bilan humain des manifestations. Au moins 62 personnes, dont deux policiers, sont mortes en une cinquantaine de jours de contestation, selon les autorités et la Défense du peuple, un organe public chargé de veiller au respect des droits humains.
Liés au narcotrafic?
Ciblant d’abord un projet de réforme fiscale, retiré depuis, la contestation s’est ensuite transformée en une dénonciation de la politique du gouvernement et des appels en faveur d’une société plus égalitaire, en pleine pandémie de coronavirus.
Le gouvernement dénonce les blocages routiers et a ordonné un «déploiement maximum» des forces de sécurité pour y mettre fin. Le maire de Cali, Jorge Ivan Ospina, a affirmé, dans un entretien à la radio locale W Radio, que des «organisations criminelles très liées au narcotrafic» infiltrent les groupes de protestataires dans sa ville.