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ParaguayUn ministre s'oppose à l'avortement d'une fillette violée

Le ministre paraguayen de la Santé s'est déclaré opposé à l'avortement d'une fillette de 10 ans violée par son beau-père.

Photo d'illustration - «Si elle devait avorter, il fallait le faire avant la 20e semaine» affirme le ministre. La fillette en est à sa 23e semaine.

Photo d'illustration - «Si elle devait avorter, il fallait le faire avant la 20e semaine» affirme le ministre. La fillette en est à sa 23e semaine.

AFP

Le ministre de la santé du Paraguay, Antonio Barrios, s'est déclaré lundi 4 mai opposé à l'avortement d'une fillette de dix ans violée par son beau-père et enceinte de 23 semaines. «Si elle devait avorter, il fallait le faire avant la 20e semaine», a-t-il lancé.

«Concernant l'avortement, nous nous sommes expliqués et c'est totalement hors de question. Le ministre de la santé est totalement en désaccord» avec cette option, a-t-il insisté. La fillette violée a été placée sous la surveillance de l'hôpital de la Croix-Rouge d'Asuncion.

Une campagne publique a été lancée par la branche locale d'Amnesty International, sous le mot-clé «#NiñaEnPeligro», pour empêcher que l'on ne contraigne la fillette à mener sa grossesse à terme. L'ONG estime que pour les Nations unies, cette affaire constitue un cas de «torture ou de mauvais traitements», tel que défini par la convention contre la torture de l'ONU.

Une semaine trop tard

La constitution paraguayenne n'autorise l'avortement qu'en cas de danger pour la vie de la mère et uniquement jusqu'à la 20e semaine de grossesse.

«Le diagnostic de grossesse de cette fillette nous est parvenu à la 21e semaine. S'il avait fallu pratiquer un avortement, il aurait fallu le faire avant la 20e semaine. Aujourd'hui, nous en sommes à 23», s'est justifié le ministre.

Ce cas a été révélé le 21 avril quand des études réalisées à l'hôpital pour enfants d'Asuncion ont laissé filtrer que la patiente, internée pour une suspicion de tumeur abdominale, était en réalité enceinte.

La mère a été placée en détention pour avoir livré de fausses informations sur son compagnon, qui est en fuite. Elle est accusée de négligence et d'obstruction à la justice.

(ats/afp)

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